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Le cinéma comme force mutationnelle du politique
Editos le 21 février 2024
Lire la suite...Dans l’obscurité d’une chambre apparaît le doux visage touchant d’une petite fille aux cheveux longs. Les premières images de 20’000 espèces d’abeilles (2023) semblent présenter le personnage principal sous une identité biologique définie. Et pourtant. Lors d’une fête au village, la fillette se dissimule derrière un arbre pour «se soulager», debout. Cette enfant de 9 ans, née garçon, est en réalité trans. Nommée Aitor par ses parents, elle se désigne avant tout comme un être qui n’a pas de prénom. À la recherche d’un nouveau nom qui s’accorderait mieux avec son intério...
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La jeune fille et le marabout
Editos le 08 février 2024
Lire la suite...Nous sommes en 2014. Genève, salle de spectacle du Théâtre Pitoëff. Nous sommes en plein GIFF (Geneva International Film Festival) et un grand événement se prépare. Dans quelques instants, le dernier film du grand réalisateur argentin Lisandro Alonso, Jauja va être projeté. L’actrice principale a même fait le déplacement depuis le Danemark! La salle est comble. Le film commence… 1 h 40 de western métaphysique avec la gueule ahurie de Viggo Mortensen. Le meilleur film de la décennie. Mais à l’époque, complètement incompris (je n’exagère pas, les seules réactions des spectateurs à la sortie étai...
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Spectacle, violence et distorsion visuelle
Editos le 24 janvier 2024
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Le cinéma est un médium qui possède une grande puissance esthétique. De telle sorte que certaines images peuvent nous soustraire à la réalité et nous plonger dans une vision altérée du monde. Loin de la pure reproduction du réel, ces images, partiellement vidées de leur matière première, constituent un univers qui tend vers le spectaculaire. C’est-à-dire, une disjonction du monde, entre la réalité et les représentations de celle-ci. La distorsion visuelle, issue du processus d’esthétisation, semble ainsi parfois être la stratégie trouvée pour atténuer ou sublimer la violence. Alors que ...
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Une nouvelle année, de nouvelles (ré)solutions
Editos le 10 janvier 2024
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Ici Anthony, de retour dentre les morts.
L'année 2023 fut pleine de défis.
Des changements au sein de l'organisation, au sein de l'administration et du personnel.
(Dont je vous passerai les inutiles détails.)
Et surtout, une année de plus sans pouvoir voir Eureka de Lisandro Alonso, et ça c'est vraiment pénible.
Mais heureusement, nos fidèles partenaires nous ont aidé à surmonter certains de ces obstacles, tel Fitzcarraldo qui fit passer son steamer sur la Pachitea.
Nous en profitons ainsi pour remercier: le Cercle dEtudes cinématographiques, l'Office fédéral de la culture, la Cinémathè
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Attaches
Editos le 13 décembre 2023
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«Et si ce n’était pas le choc qui nous faisait, mais les débris?» À 30 ans, Ocean Vuong publie un premier roman, une longue lettre adressée à sa mère; analphabète, elle ne le lira pas, il le sait. Trois ans plus tard, il livre avec Time Is A Mother un second recueil de poésie porté par le deuil; décédée, sa mère ne le lira pas et il le sait. Chacune des pages de ces livres est pourtant empreinte de l’urgence d’un contact avec sa mère, une chambre vide - de parler aux fantômes. De biais et il le sait, par la diagonale, il le sait. En fait, attester d’une relation qui a été, d’une histoir...
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Immersion et dispositifs
Editos le 29 novembre 2023
Lire la suite...«Immersion», l’exposition actuelle du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA), retrace l’émergence de l’art immersif de 1949 à 1969. Une période qui se définit par le décloisonnement des médiums artistiques et des frontières matérielles de l’œuvre d’art. Le MCBA propose donc des environnements immersifs opératoires, dans lesquels la posture du visiteur se modifie en acteur et co-auteur de la création. Il est de ce fait saisi dans un dispositif expérientiel dans lequel sa présence induit un engagement à la fois cognitif, sensoriel et participatif. Toutefois, le paradigme immersif n’est...
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La queue qui a peint l’absurde
Editos le 15 novembre 2023
Lire la suite...Dans les annales de l’art moderne, peu d’histoires résonnent avec autant d’ironie et de malice que celle de Joachim Boronali. Ce «peintre» énigmatique, dont l’existence même était une farce, a réussi à brosser un tableau critique de la scène artistique de son époque, sans jamais tenir de pinceau.
En 1910, le monde de l’art parisien fut secoué par l’arrivée d’un artiste italien inconnu, Joachim Boronali, dont la toile Et le soleil s'endormit sur l’Adriatique fut exposée au Salon des indépendants. La peinture, une explosion de couleurs fauves, semblait être l’œuvre d’un génie brut, un esprit lib...
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L'art de (ne pas) dire adieu
Editos le 01 novembre 2023
Lire la suite...En 1997, Hayao Miyazaki annonçait déjà sa retraite avec son «adieu»: Princesse Mononoké. Évidemment, nous savons tous ce qu’il s’est passé et 26 ans plus tard, les salles de cinéma accueillent son dernier (?) né: Le Garçon et le Héron. Dix ans après un autre de ses soi-disant «dernier film» Le Vent se lève, Miyazaki revient avec le seul film de sa filmographie à pouvoir rivaliser avec Mononoké et Le Voyage de Chihiro. Et de bien des manières, Miyazaki s’inspire de Cervantès et de son Don Quichotte: il met en scène sa propre mort artistique afin de s’assurer une postérité éternelle. Mais nous n...
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De la difficulté de disparaître complètement, et ne plus réapparaître jamais
Editos le 18 octobre 2023
Lire la suite...Ken Loach, Wim Wenders, Martin Scorsese, les has been de The Expendables et la séquelle superfétatoire à L'Exorciste - Dévotion ont deux choses en commun: être dans ce numéro; et persévérer dans l’existence malgré le sceau de la mort par grand âge qui les marque.
Quelle était la leçon finalement du célèbre roman de Mary Shelley Frankenstein ou le Prométhée moderne, paru en 1818? Victor Frankenstein incarne l’homme nostalgique de voir disparaître ce qui a un jour été. On peut arguer que Frankenstein était un scientifique fou et que Mary Shelley a voulu mettre en garde contre les dérives de la t...
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Le Code Hays, ou la Loi de la Jungle
Editos le 04 octobre 2023
Lire la suite...Pourquoi le cinéma est-il si puissant à créer des images et des signes? C’est la question que se posent Paul B. Preciado et Nina Menkes dans leurs films respectifs Orlando, une biographie politique et Brainwashed: Sex-Camera-Power, dont vous pouvez lire les critiques dans nos pages. Preciado et Menkes interrogent à leur manière les mécanismes de domination que le cinéma a mis en place tout au long de son histoire. Un film n’est en effet jamais innocent, mais reflète l’idéologie de son temps. Les rédactrices de ces critiques ayant très bien parlé de cette problématique, je vais me concentrer su...