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La monétisation des minorités
Editos le 05 octobre 2022
Lire la suite...Quand Georges Méliès présentait ses films dans les circulaires qu’il distribuait aux passants, il prétendait pas moins « donner une nouvelle vie à un commerce agonisant ». Nous étions en 1903 ! Son argument de vente ? « Faire des films composés de scènes artificiellement arrangées ». Il avait dans son collimateur les documentaires des Frères Lumières qui n’excitaient plus le public. Ce qu’il fallait pour ramener le peuple au cinéma, c’était de l’artifice, de la mise en scène, maquiller la réalité pour la rendre plus appréciable au palais.
120 ans plus tard et ce discours semble faire désormais...
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Le cinéma en deuil
Editos le 21 septembre 2022
Lire la suite...Ils sont décédés à deux jours d’écart, comme si le second avait emboîté le pas à l’autre. Alain Tanner (1929-2022) et Jean-Luc Godard (1930-2022) n’étaient pas seulement d’immenses cinéastes suisses, ils étaient avant tout des figures majeures du cinéma mondial. Avec l’humilité qui est propre à l’Helvétie, il est coutume de sous-estimer l’importance de nos artistes. Et pourtant, Alain Tanner avait fondé le Groupe des 5 (Michel Soutter, Jean-Louis Roy, Jean-Jacques Lagrange remplacé par Yves Yersin en 1971 et Claude Goretta) en 1968 pour chambouler le paysage cinématographique. Charles mort ou ...
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Adèle, dans la collure
Editos le 07 septembre 2022
Lire la suite...Dans leur important article «Montage» paru dans le numéro 210 des Cahiers du Cinéma en 1969, Sylvie Pierre, Jean Narboni et Jacques Rivette discutent d’une scène-clé dans le film Gertrud de Carl Theodor Dreyer. Rejetée par son amant Erland et refusant de retourner auprès de Gabriel son ex, elle ne peut supporter de rester vivre avec son mari carriériste Gustav. Elle doit partir. Et soudain, elle disparaît de l’image, d’un plan à l’autre - d’une manière impossible et interdite. Où est passée Gertrud? «Dans la collure», répondra Rivette. C’est-à-dire, dans le faux raccord entre les deux plans, à
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Locarno 2022: un cinéma comme le soleil
Editos le 24 août 2022
Lire la suite...C’est-à-dire, de plomb. Car cette année, il a fait chaud à Locarno. Très chaud. Les sites de prévision météorologiques émettaient chaque jour des alertes rouges de vagues de chaleur extrêmes. Même avec la climatisation poussée à fond, les salles de projection n’offraient nul havre tant la chaleur moite infectait les matières. Mais le plus désagréable était moins de voir les thermomètres rougir que de devoir subir l’avalanche d’œuvres aux thèmes glauques, sombres, sordides - bref plombant. S’il y a un thème qui traverse la programmation de cette année, c’est bien la crise soci(ét)ale. Et traité
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Summer body et crimes du futur
Editos le 06 juillet 2022
Lire la suite...Pour notre dernier numéro avant la pause estivale, comment ne pas parler du summer body: cette plastique de marbre grec à arborer sur la plage comme preuve de ses efforts à la salle de fitness. Injonction ridicule s’il en est, moquée à juste titre par les promoteurs de la body positivity: «Pour avoir un summer body, 1) attendez l’été, 2) ayez un corps», peut-on lire avec humour sur les réseaux sociaux, appréciable déconstruction des canons irréalistes de beauté. Toutefois, la manière dont l’expression «ayez un corps» est juxtaposée à l’arrivée de l’été comme une évidence irréfutable mérite att...
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Hirokazu Kore-eda - cinéaste international
Editos le 08 juin 2022
Lire la suite...Nos lecteurs le savent sans doute déjà: Sans filtre (Triangle Of Sadness) de Ruben Östlund a remporté la Palme d’or après une standing ovation de 8 minutes (à croire que la standing ovation est le facteur décisif désormais pour décider des lauréats). Mais nous ne parlerons pas de ce film ici. Non, plutôt, nous aimerions souligner le succès du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda dont le der- nier film Les Bonnes Étoiles (Broker) a remporté le Prix du Jury œcuméniq...
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Loi sur le cinéma suisse et nationalisme
Editos le 18 mai 2022
Lire la suite...Si vous n’étiez pas au courant - et qui vous blâmerait étant donné le peu de fanfare à ce sujet dans les médias - le 15 mai a eu lieu une votation au sujet d’une «loi sur le cinéma» suisse. Évidemment, quand vous lirez ces lignes les résultats seront déjà tombés. Il ne s’agit donc pas ici de manifester pour ou contre cette proposition.
Mais pour ceux donc qui ne l’auraient pas vue passer, cette loi propose sur le modèle d’autres pays européens d’imposer aux sites de streaming d'investir dans l’industrie du cinéma suisse 4% de leurs revenus provenant de leurs antennes helvétiques. Auparavant, l...
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Cinéma et politique
Editos le 01 mai 2022
Lire la suite...Le dernier film de Nadav Lapid Le Genou d’Ahed raconte le deuil de deux mères: celle qui l’a porté dans son ventre et la terre sur laquelle il a grandi. L’Israël n’est pas un pays délicat envers la liberté d’expression et les artistes risquent gros à vouloir glisser des messages dissidents dans leurs œuvres. Lapid a décidé que trop c’était trop et a fait ses adieux à son pays natal pour rejoindre Paris. Mais il ne faut pas y voir une fuite pour autant. Dans la scène culminante du film, le protagoniste, Y. - un réalisateur en pleine crise existentielle censé être une copie conforme de Lapid lui...
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Avec vous, avec nous
Editos le 23 mars 2022
Lire la suite...Par l’arrivée du printemps, les promesses d’un renouveau, qui se concrétise au sein de notre revue. En effet, avec de belles perspectives de carrière professionnelle pour deux des quatre mains qui composent ce texte, et l’occasion de se consacrer à d’autres projets pour les deux restantes, la rédaction en chef actuelle laisse sa place.
Entre de bonnes mains, celles d’Anthony Bekirov, qui œuvre déjà à la communication de la revue depuis près de deux ans, ce pour quoi nous lui sommes très reconnaissant.es. Journaliste culturel, passionné de cinéma et du Japon depuis longtemps, il amènera un vent...
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Désir de créer
Editos le 09 mars 2022
Lire la suite...Lors d’une discussion avec Patrick Muroni, ami réalisateur, je lui demande comment naît en lui l’idée d’un film en particulier. Il me répond par une métaphore: le processus de création découle d’une œuvre déjà là mais qui doit encore se révéler. Un écran, des images en mouvement et des bougies qui, progressivement, l’éclairent.
La nécessité ou le désir de créer ne peut évidemment être identique chez chacun. Pour Samuel Theis, invité de notre grand entretien, Petite Nature est né d’une envie de raconter une histoire, la sienne, et à travers elle la difficulté pour des personnes issues de milieu...