La Mule

Affiche La Mule
Réalisé par Clint Eastwood
Titre original The Mule
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Arturo Sandoval
Genre Drame, Biopic
Distributeur Fox-Warner
Acteurs Dianne Wiest, Clint Eastwood, Laurence Fishburne, Andy Garcia, Michael Peña, Bradley Cooper
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 805
Bande annonce (Allociné)

Critique

Si La Mule devait être la dernière réalisation de Clint Eastwood, ce qui peut paraître vraisemblable si l’on se souvient que l’acteur-réalisateur va sur ses 90 ans, cette œuvre pourrait être considérée comme un film-testament, tant l’esprit imprégnant cette réalisation est dans la ligne de quelques-unes de ses œuvres les plus emblématiques. L’horticulteur Earl Stone n’est-il pas quelque part le cousin de Walt Kowalski, le héros de Gran Torino? N’est-ce pas là le reflet de cette vieille sympathie d’Eastwood pour les marginaux originaux? On pense au cow-boy solitaire de Pale Rider, ce soi-disant pasteur venu du fond des bois (et des âges) comme le cavalier de l’Apocalypse mettre à feu et à sang une petite bourgade tenue par un chef local, assassin sans scrupules. Et le chanteur de country tuberculeux et agonisant de Honkytonk Man, qui meurt avant d’avoir atteint son rêve, enregistrer un disque, n’est-il pas de la même famille que Earl Stone? On pense encore à ce pilote de ligne qui pose son avion sur l’Hudson et sauve tous les passagers dans Sully, la dernière réalisation d’Eastwood.

L’une des plus belles définitions jamais données du cinéma est citée par Jean-Luc Godard dans son film Le Mépris : «Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs». Le monde de Clint Eastwood s’accorde bien à nos désirs et à nos rêves. C’est en cela que La Mule, sous des allures de petit polar inoffensif qui ne s’interdit pas l’émotion, est un grand film qui fera date dans l’œuvre de cet acteur-réalisateur. Et l’on n’oubliera pas les fleurs que, dans le jardin de ce pénitencier qui devient sa dernière demeure, Earl Stone offre à un autre prisonnier.

Georges Blanc


Inspiré de l’histoire de Leo Sharp, un ancien vétéran de guerre ayant travaillé pour le Cartel de Sinaloa, ce dernier film d’Eastwood est franchement décevant.

Earl Stone, devient une «mule» en acceptant, pour se refaire, de transporter à Chicago des «colis» dans son vieux fourgon. Evidemment, il aura le temps d’effectuer quelques voyages: qui pourrait en effet soupçonner de pareil trafic un vieil octogénaire, plus soucieux de ses fleurs que des siens?

Rien à dire sur le jeu, bon, des acteurs principaux. Ce qui pèche, en revanche, c’est que rien ne retient véritablement l’attention. On suit l’ensemble de ce road movie, teinté de thriller et de drame, parce que l’ami Clint est aux commandes et offre une belle présence à l’écran, sinon… La priorité accordée à l’entreprise plutôt qu’à la famille et les grands regrets lorsque s’annonce le grand âge seraient-ils une manière d’évoquer un rapport au septième art? Peut-être. Quoi qu’il en soit, oublions cette réalisation qui n’ajoute rien (tout comme le précédent Le 15 h 17 pour Paris) à une magnifique filmographie et invitons-le à prendre sa retraite.


Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 8
Nadia Roch 15
Sabrina Schwob 12
Georges Blanc 17