Critique
"Une majorité de comédies ""franchouillardes"" déroulent leur pellicule sans la moindre vergogne, alors que le public se demande avec raison si le genre saura un jour se renouveler. Il faut payer deux ou trois plaisanteries savoureuses par la provocation systématique du rire gras. C'est trop cher.
Pour LE BOULET, Benoît Poelvoorde qui fait son apparition dans le genre, après des compositions plus retenues, avoue avec le sourire: ""C'est la première fois que je joue un rôle si bien rétribué"". La nouvelle n'est bonne que si de tels honoraires donnent sa chance au comédien-réalisateur pour un nouveau film d'auteur.
Gérard Lanvin connaît plus de bonheur. Son rôle, celui de Moltès, lui impose de se taire en grinçant des dents. Il est, lui, le tant soit peu d'élégance qui aide à avaler une grossière pilule. D'une course-poursuite, dont l'objet est un billet de loto gagnant, on retiendra l'amitié née par la force entre deux hommes. On retiendra aussi la désintégration de la Grande Roue, effets cinématographiques en tout point réussis. On retiendra enfin quelques-uns de ces paysages grandioses que le Sahara sait offrir. Pourtant, il y a à redire même sur ce dernier point. L'évocation du Paris-Dakar, comme le fait d'avoir tourné sur le motif ce très lourd BOULET, rappelle que nous, les Occidentaux, poursuivons notre irresponsable ambition d'utiliser les pays pauvres comme terrain de jeux. Réfléchissons-y, 2002 est justement l'année de l'écotourisme."
Geneviève Praplan