The Son

Affiche The Son
Réalisé par Florian Zeller
Titre original The Son
Pays de production ROYAUME-UNI, FRANCE
Année 2022
Durée
Musique Hans Zimmer
Genre Drame
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Laura Dern, Hugh Jackman, Vanessa Kirby
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 895

Critique

Après le triomphal The Father, le metteur en scène Florian Zeller poursuit avec succès l’adaptation de ses pièces de théâtre. Moins psychologique mais plus émotionnel, moins implacable mais plus touchant, son second film surprend tout en restant en terrain connu.

Le film s’ouvre sur une vision floue: celle d’un nouveau-né rassuré par le chant réconfortant de sa mère. L’ambiance ouatée et paisible de cet incipit contraste avec la relation tourmentée entre Nicholas (Zen McGrath), jeune adulte de 18 ans, et ses parents. Affecté par un profond mal-être, cela fait plusieurs semaines que ce jeune étudiant erre et sèche ses cours, au dam de sa mère (Laura Dern). Cette dernière propose alors que Nicholas aille vivre chez son père (Hugh Jackman), qui vient d’avoir un enfant avec sa nouvelle femme. Pas sûr que cela suffise à remettre Nicholas sur la bonne voie.

Florian Zeller revient avec ce second long métrage après le triomphe critique et public qu’était l’adaptation de sa pièce de théâtre The Father. Il continue sur sa lancée en adaptant un autre opus de sa trilogie «familiale» avec The Son. La similitude ne s’arrête pas là, puisqu’il reprend un dispositif similaire pour emporter le spectateur dans son histoire, à savoir un habile jeu avec les décors, la plupart du temps des appartements, pour mieux nous plonger dans l’état émotionnel de ses personnages. Alors qu’ils évoluaient et se métamorphosaient pour mieux nous perdre dans la démence dans The Father, les décors de The Son dégage une esthétique froide, implacable, évoquant un showroom de grand fabricant de meubles. Dès lors, difficile de ne pas partager le même stress et l’inconfort insidieux qui saisissent Nicholas dans cet environnement si parfaitement désincarné. Partie intégrante de cette toile de fond, les parents de Nicholas paraissent eux aussi bien loin et déconnecté des soucis de leur fils, malgré les meilleures intentions du monde.

Si ce dispositif est particulièrement efficace pour nous confronter à la détresse du fils, il est un peu moins convaincant quand il tente de traiter le reste de l’environnement familial. Contrairement à son précédent film, Florian Zeller s’attarde (ou se disperse?) sur les autres membres de la famille. Le père souffre de sa caractérisation archétypique de parfait golden boy new-yorkais programmé par et pour la réussite. Il a beau être impeccablement campé par Hugh Jackman, sa remise en question survient un peu tardivement pour qu’on éprouve de la sympathie à son égard. Les mères, qu’il s’agisse de l’ancienne ou la nouvelle femme du père de Nicholas occupent une place singulière. Bien que courageuses et bienveillantes, elles restent en retrait réduisant ainsi la tension dramatique aux relations père-fils.

Malgré cette dispersion familiale pas totalement convaincante et des ficelles scénaristiques parfois assez grosses, il faut bien admettre que Florian Zeller réussit son coup grâce à sa mise en scène habile et parvient à toucher et questionner autour d’un sujet grave et délicat. On attend The Mother de pied ferme.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 15