Harry Potter à l'école des sorciers

Affiche Harry Potter à l'école des sorciers
Réalisé par Chris Columbus
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A.
Année 2001
Durée
Musique John Williams
Genre Fantastique, Aventure, Famille
Distributeur Warner Bros. France
Acteurs Robbie Coltrane, Richard Harris, Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 427
Bande annonce (Allociné)

Critique

A peine sorti sur les écrans, HARRY POTTER pulvérise tous les records dans les salles américaines et surpasse JURASSIK PARK. N'est pas sorcier qui veut!...

Ce succès n'est pas surprenant quand on sait celui que connaissent les quatre tomes parus à ce jour. Il est tel qu'une philosophe, professeur à l'Université de Nancy, analyse dans un ouvrage récent les raisons d'un tel engouement.

En parcourant ces romans, on découvre deux lignes de force d'apparence contradictoire. Le goût du merveilleux qui rejoint quelque part les contes de fée de notre petite enfance et une critique intéressante de notre société de consommation dans laquelle les enfants sont rois.

Selon l'étude d'Isabelle Smadja, la famille d'Harry Potter - et particulièrement son insupportable cousin, enfant super gâté - représente la facilité débilitante, tandis que l'école des sorciers est un modèle de rigueur et de discipline, à l'image des internats britanniques. Il faut travailler, faire preuve de culture, ne pas craindre l'effort et savoir se maîtriser dans les pires situations.

Chris Columbus, qui a produit et réalisé ce film en Angleterre, a pris le parti du respect. Le premier roman est illustré de façon fidèle au récit de J. K. Rowling qui a collaboré à l'adaptation de son ouvrage. Il s'agissait de prendre des précautions pour ne pas toucher à l'univers de ce récit fantastique qui a fait le bonheur de millions de lecteurs de tous les âges. On peut dire que ce pari a été gagné, grâce aussi au choix minutieux des acteurs qui interprètent les rôles des enfants avec naturel. Qu'il s'agisse des trois héros, Harry, Ron et Hermione, ou du cousin Dursley qui sert de contrepoint et dont le cinéaste a grossi les effets comiques. Il y a de bons moments où l'humour et le merveilleux rejoignent le rêve.

On a pu s'étonner de la limite d'âge fixée à 10 ans par la Commission de contrôle des films. Il ne s'agit pas ici d'un dessin animé qui crée une distance face à la réalité, mais d'une reconstitution du monde des sorciers rendue possible par la magie réaliste des effets spéciaux. La description d'un monstre, par exemple, ou d'un énorme chien à trois têtes prend sur l'écran une dimension gigantesque. Les bruitages et une musique un peu trop démonstrative renforcent encore le sentiment de la peur qu'éprouvent les trois enfants et que partagent les spectateurs. Quelles que soient les précautions prises par le cinéaste, l'image réelle s'impose et gomme celle, imaginaire, que le lecteur s'était dessinée.

Cette sortie sur nos écrans au moment des fêtes inspire une petite inquiétude. Les enfants s'étaient mis à lire - à dévorer - ces aventures d'Harry Potter. Ce serait dommage que le film tarisse cette soif de lecture.





Chris Columbus



Né en 1959 aux USA, Chris Columbus passe sa jeunesse dans l'Ohio et développe son imagination créatrice en dessinant des BD et en réalisant en Super-8 de petits courts métrages. Il fait ses études de cinéma à New York. Epaulé par Steven Spielberg, il écrit des scénarios qui le font connaître. Il passe à la réalisation en 1987. On lui doit entre autres œuvres: MAMAN J'AI RATE L'AVION (1990), MADAME DOUBTFIRE (1993), MA MEILLEURE ENNEMIE (1998).

Maurice Terrail