Réalisé par | Lorenzo Mattotti |
Titre original | La Famosa Invasione Degli Orsi In Sicilia |
Pays de production | Italie, France |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | René Aubry |
Genre | Animation |
Distributeur | JMH Distributions SA |
Acteurs | Thierry Hancisse, Leïla Bekhti, Arthur Dupont, Jean-Claude Carrière, Thomas Bidegain, Beppe Chierici |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 8 ans |
N° cinéfeuilles | 821 |
Dans La Fameuse Invasion des ours en Sicile, dessin animé flamboyant qui prend la forme d’un conte, l’harmonie qui règne au sein d’une communauté d’ours est menacée par son contact prolongé avec la civilisation.
Il était une fois, dans les montagnes vallonnées et enneigées de Sicile, le roi des ours, nommé Léonce, qui perdit son ourson un jour où il lui enseignait solennellement à attraper le poisson. Cette perte, ainsi que la famine, les conduit, lui et sa bande, à approcher pacifiquement les hommes à l’esprit belliqueux, dans l’espoir de retrouver son petit parmi eux.
Dans cette première partie du récit - racontée par deux conteurs ambulants (une petite fille, Almerina, et un homme) à un vieil ours grincheux et menaçant -, les nombreuses embuscades tendues aux bêtes dociles par le roi de Sicile sont traversées par ces dernières avec insouciance, ce qu’expriment une musique fanfaronne, des couleurs vives et une transformation physique du danger en quelque chose d’inoffensif. La présence d’Almerina aussi bien dans le récit cadre que dans l’histoire racontée, le mystère qui entoure l’identité du vieil ours de la grotte et le jeu sur une musique que l’on croit d’abord plaquée artificiellement sur le récit créent agréablement un lien entre ces deux histoires, donnant par là au conte une dimension métaphorique.
D’un point de vue narratif, l’originalité de La Fameuse Invasion des ours en Sicile est de se composer de deux dénouements distincts. Le vieil ours rit au nez des bonimenteurs quand ceux-ci concluent leur histoire sur un happy end trop rapide, prenant dès lors le relai pour narrer la suite des événements. Car se retrouver est une chose, s’entendre en est une autre: cette seconde partie, plus plaisante par son aspect moins répétitif et sa narration plus complexe, s’articule en effet autour des différends entre un père ours, désormais roi de Sicile, tenu longtemps à distance de la civilisation et de ses vices possibles, et un fils élevé en partie au sein d’une communauté d’hommes.
Le soin apporté aux ombres et au dessin, la légèreté et la simplicité du trait dans la création des décors contribuent au plaisir du spectateur face à une œuvre inégale, tout comme certains choix ingénieux et amusants dans la conception des personnages, notamment celle des domestiques qui, définis par leur fonction de subalternes, sont tous minuscules. Un petit bémol se ressent pourtant dans la forme géométrique du visage des ours, qui leur confère une allure robotique allant à l’encontre de l’humanité qui pourtant les caractérise. Adapté d’un roman de 1945 de Dino Buzzati, La Fameuse invasion des ours en Sicile saura conquérir l’intérêt des jeunes, aussi bien par sa part de magie et de mystère que par les références visuelles à Aladdin (des morts qui ressemblent singulièrement au génie) ou Alice au pays des merveilles (une version plus terrifiante du chat est proposée), et celui des parents par le caractère universel de l’intrigue, inscrite dans un univers original et enchanteur.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
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Sabrina Schwob | 14 |