Je suis à vous tout de suite

Féminisme, tolérance raciale et religieuse, émigration, droits des enfants sont autant de sujets qui remplissent l’actualité médiatique et posent des questions essentielles. Toutefois, comment peut-on imaginer les traiter tous dans un seul film ? Je suis à vous tout de suite montre bien qu’on n’y parvient pas et qu’il faut faire des choix.

Hanna, jeune femme qui n’arrive pas à dire non, a grandi entre deux parents tout aussi altruistes. Alors qu’elle a coupé les ponts avec son frère, devenu musulman convaincu dans un effort pour renouer avec ses racines algériennes, un imprévu grave va les rapprocher malgré eux. C’est sur la base de ce récit sans grande originalité que viennent se greffer en vrac la religion et l’émigration à travers la figure du frère, le féminisme et le viol au travers du personnage d’Hanna, les rapports familiaux et l’éducation au travers des parents, et encore tant d’autres choses…
On reste absolument démuni devant cette pluie de thématiques, incohérente par accumulation, presque stéréotypée faute d’approfondissement.

Pourtant le film a le mérite de proposer un autre visage de la France, autant de par son casting que de par le point de vue adopté. Cela ne suffit cependant pas à compenser le récit brouillon, qui en plus oscille entre rire et émotion, sans vraiment atteindre l’un ou l’autre. La déception est sans doute d’autant plus grande que chacun des sujets évoqués aurait mérité d’être développé. Une  image illustre bien ce que le film aurait pu être s’il avait su choisir une voie : la femme voilée du frère d’Hanna et une amie prostituée de cette dernière partagent une cigarette appuyées contre un mur. En silence, et pourtant tout est dit. Dommage que le film en ait décidé autrement.