Critique
Deux laveurs de carreaux résistent à une escouade de redoutables gangsters pour l’amour (pas réciproque) d’une arriviste. Une comédie plutôt sympathique souvent très drôle malgré l’épaisseur de l’inspiration! Un agréable divertissement.
La comédie parodique n’est pas un genre où le cinéma hexagonal a pour habitude de révéler toute la finesse de son humour! Mais, contrairement à ce que son titre et l’emballage de sa campagne marketing laissent présager, LA TOUR MONTPARNASSE INFERNALE n’obéit pas à ces codes bien précis (détournements de trames et de scènes très typées, citations et clins d’oeil connotés). Il s’agit plutôt ici d’une comédie traditionnelle mettant en scène de parfaits anti-héros. La trame est bien sûr idiote, s’appuyant sur des personnages idiots et des gags idiots, mais le charme du film réside justement dans cette bêtise et cette naïveté totalement assumées. Passés les habituels jeux enfantins (bien réglés mais insistants) du tandem Eric et Ramzy, le film trouve son ton, plus farfelu et déjanté que le commun des comédies françaises. Marina Foïs et Serge Riaboukine servent fort heureusement avec conviction (et au premier degré) une structure fragile qu’ils réussissent à faire exister. Dommage que les deux «héros malgré eux», englués dans leurs effets faciles, ne soient pas plus attachants, ni plus crédibles. Malgré une précision de tous les instants et quelques très belles idées, le délire ne réussit jamais vraiment à décoller. La comédie reste donc lourde, mais sait être efficace et toujours plaisante.
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