Critique
Le dernier film de Spielberg n'est pas son meilleur. Abscons, interminable, gorgé d'invraisemblances, souvent ridicule, il laisse peu de place au plaisir. A la fois science-fiction, policier et drame psychologique, il se noie dans une technologie au goût douteux. L'histoire se passe en 2054. Il n'y a plus de meurtres à Washington. Une unité de police, la Precrime, exploite un système de détection qui lui donne les moyens d'une prévention imparable. Ce sont des voyants qui captent les violences futures et les transmettent au chef de l'unité, John Anderton (Tom Cruise). Jusqu'au jour où celui-ci découvre son propre visage dans le prochain assassinat à déjouer. La course-poursuite s'inverse désormais. John passe dans la clandestinité, quelqu'un lui veut du mal il en est certain.
Spielberg réussit à sauver deux belles images et trois étincelles d'humour de ce magma où il est aussi question d'amour et d'enlèvement d'enfant. Mais la réalisation met surtout en avant un jeu d'effets visuels, d'ailleurs fatigants. L'après 11 septembre se fait lourdement sentir dans cette philosophie puérile. Prévoir le crime par la voyance? Les Etats-Unis seraient-ils enfin protégés des terroristes?
Geneviève Praplan