The Majestic

Affiche The Majestic
Réalisé par Frank Darabont
Pays de production U.S.A.
Année 2012
Durée
Musique Danny Elfman
Genre Biopic
Distributeur Twentieth Century Fox France
Acteurs Anthony Hopkins, Scarlett Johansson, Toni Collette, Helen Mirren, Danny Huston
N° cinéfeuilles 437
Bande annonce (Allociné)

Critique

Hollywood, 1951. THE MAJESTIC tente de revisiter la période historique du maccarthysme, en rappelant que le cinéma américain de l'après-guerre a été victime d'une sérieuse chasse aux sorcières: on a encore en mémoire quelques noms de la fameuse Liste Noire, Dalton Trumbo ou Edward Dmytryk...

Pour parler de cette Amérique-là Frank Darabont a adopté un ton qui ne convainc guère, celui de la comédie. On peine à adhérer à un scénario qui fait de Peter Appleton (Jim Carrey) un jeune scénariste ambitieux, un homme traqué par le FBI et pressé par le Comité des activités anti-américaines de livrer des noms et de reconnaître ses propres erreurs. Se greffe sur ce fonds de commerce historico-politique une intrigue oiseuse: Peter, devenu amnésique à la suite d'un accident de voiture, se retrouve dans une petite ville inconnue, Lawson, et les habitants de cette bourgade croient reconnaître en lui un de leurs concitoyens, Luke, héros de la deuxième guerre mondiale et porté disparu...

THE MAJESTIC est un film plat et pesant. On y retrouve des relents de patriotisme (les Américains sont toujours à la recherche de leur bonne conscience), quelques esquisses d'autocritique politique (le maccarthysme considéré comme une atteinte à la liberté d'expression), quelques images (trop rares) du cinéma d'alors, mais la sauce ne prend jamais. La réalisation - voulue comme telle sans doute - épouse le style lourd et dépassé des années 50 et tous les clichés sont au rendez-vous, ce qui empêche de prendre le moindre recul avec les événements. Et l'humour fait cruellement défaut.

Frank Darabont (LES EVADES, LA LIGNE VERTE) n'a pas su choisir. Il pouvait tourner un vrai mélodrame ou alors essayer de faire rire. Ou tenter aussi de faire de THE MAJESTIC - vieille salle de cinéma désaffectée que Peter va restaurer et remettre en activité à Lawson - un hommage au 7e Art de l'époque. Ou encore nous parler de la guerre froide ou du maccarthysme. Mais tout cela n'est qu'effleuré et le mélange reste sans goût. Le film, beaucoup trop long, ne démarre jamais. Même Jim Carrey n'arrive pas à tirer son épingle de ce médiocre jeu-là.

Antoine Rochat