Le Tableau volé

Affiche Le Tableau volé
Réalisé par Pascal Bonitzer
Pays de production France
Année 2024
Durée
Musique Alexeï Aïgui
Genre Drame
Distributeur Agora
Acteurs Léa Drucker, Alex Lutz, Louise Chevillotte, Arcadi Radeff
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 921

Critique

Fiction se déroulant dans le monde du marché de l’art, Le Tableau volé livre un regard complaisant - ou du moins pas explicitement critique - sur ce système écœurant.

La maison de vente Scottie’s, pour laquelle travaille André Masson (Alex Lutz), est contactée par une famille ouvrière de Mulhouse qui aurait trouvé dans son grenier un tableau d’Egon Schiele spolié par les nazis durant la guerre. André Masson et son ex-femme Bertina (Léa Drucker) se rendent sur place et constatent qu’il s’agit d’un véritable Schiele qui vaudrait plus de dix millions. L’occasion pour le jeune ouvrier Martin (Arcadi Radeff) de plus devoir travailler de nuit?

La scène d’ouverture du film fait, de manière fort peu subtile, la satire du marché de l’art: André Masson et son assistante stagiaire Aurore (Louise Chevillotte) cherchent à vendre un tableau valant plusieurs millions à une vieille aristocrate aveugle. Cette dernière, étant dans l’incapacité physique d’apprécier la dimension esthétique du tableau, ne le considère que pour sa valeur économique. André Masson est quant à lui prêt à tout pour accomplir sa vente. La critique est claire; pourtant, la suite du film est ambiguë: elle ne dénonce pas véritablement l’absurdité de ce système ploutocratique et présente au contraire de façon positive les personnages qui y participent. C’est le cas du personnage insupportable d’André (très bien interprété par Alex Lutz) qui, quoique faisant preuve d’une attitude sexiste et paternaliste vis-à-vis d’Aurore, est montré avec complaisance.

Le long métrage se focalise sur différents personnages: on suit en alternance André, qui vit seul et malheureux depuis son divorce, Aurore, qui entretient une relation conflictuelle avec son père, et Martin, ouvrier qui travaille dur. Le film affiche d’ailleurs un mépris de classe par le regard condescendant qu’il porte sur Martin, dépeint comme un ignorant au grand cœur.

Le développement psychologique des personnages est insuffisant, ce qui a pour conséquence de brouiller le discours: le réalisateur cherche-t-il à en faire la satire ou non? Difficile à dire…

Enfin, plusieurs passages du film sont symptomatiques de son écriture bâclée: c’est le cas de la relation amoureuse entre Bertina et l’avocate de Martin qui survient sans raison et qui reste sans suite, mais aussi de la partie du récit concernant la relation entre Aurore et son père qui n’apporte rien au récit.

Joas Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Joas Maggetti 8