The Iron Claw

Affiche The Iron Claw
Réalisé par Sean Durkin
Pays de production Royaume-Uni
Année 2023
Durée
Musique Richard Reed Parry
Genre 2023
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Zac Efron, Harris Dickinson, Stanley Simons, Jeremy Allen White
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 916

Critique

Inspirée de faits réels, cette production A24 met en lumière une famille de catcheurs texane sur laquelle le sort semble s’acharner. Portée par un excellent casting, mais non épargnée par quelques traits caricaturaux, elle ne se laisse pas envoyer au tapis et joue la carte, classique mais efficace, du drame intimiste.

Nous sommes au Texas, dans les années 1980. Fritz Von Erich est un ancien catcheur professionnel qui n’est pas allé au bout de sa carrière. Devenu entraîneur, il prend sous son aile ses quatre fils, à qui il fait suer sang et eau pour les élever au rang de stars. Mais c’était sans compter sur la «malédiction Von Erich»…

     Sean Durkin avait déjà démontré son aptitude à illustrer des destins tourmentés dans Martha Marcy May Marlene, un premier long métrage très réussi. Si l’exercice est ici un chouia moins maîtrisé - The Iron Claw (ou pince de fer, dans la langue de Molière) fait référence à la manœuvre signature du père Von Erich qui consiste à enserrer le visage de son adversaire jusqu’à ce que forfait s’en suive -, le film demeure une œuvre intéressante. Empreinte d’une tristesse diffuse, elle démontre comment l’ambition d’une personne peut écraser son entourage et le pousser à s’autodétruire, donnant ainsi au geste de catch éponyme une portée plus métaphorique.

     Ne reculant devant la peinture d’aucune tragédie, le film renonce pourtant à dépeindre une partie de l’histoire véridique des Von Erich, en laissant de côté le plus jeune fils, Chris. Ce choix est plutôt étrange au vu de l’importance que le récit accorde aux liens fratenels puissants qui régissent le clan des catcheurs. Chacun des quatre frères, incarnés avec conviction par des acteurs talentueux, Zac Efron en tête, a son trait caractéristique qui le rend attachant mais également unidimensionnel. The Iron Claw tombe d’ailleurs parfois presque dans la caricature, notamment dans l’une de ses premières séquences, qui montre la maison familiale des Von Erich avec ses croix au mur, ses armes dans une vitrine et ses trophées sportifs sur une étagère… La Sainte Trinité américaine, somme toute. 

     Le film ne manque cependant pas de qualités, comme sa remise en question de la masculinité toxique, personnifiée par Fritz, le patriarche. Les séquences de catch sont elles aussi très enthousiasmantes, même s’il n’est pas toujours aisé de comprendre ce qui relève de la mise en scène ou de la réalité (filmique, bien entendu). Les adeptes de ce sport n’apprendront certainement rien de plus, mais celles et ceux qui n’avaient jamais entendu parler de cette famille atypique se laisseront sans doute séduire par ce drame intimiste.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 15
Marvin Ancian 13
Pierig Leray 10
Blaise Petitpierre 8