Le Royaume de Kensuké

Affiche Le Royaume de Kensuké
Réalisé par Kirk Hendry, Neil Boyle
Titre original KENSUKE’S KINGDOM
Pays de production Royaume-Uni, Luxembourg, France
Année 2023
Durée
Musique Stuart Hancock
Genre Aventure, Animation
Distributeur Praesens-Film
Acteurs Cillian Murphy, Sally Hawkins, Raffey Cassidy
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 916

Critique

Adapté d’un roman, ce film d’animation est une petite merveille. Cette histoire d’aventure magnifiquement réalisée, bénéficiant d’une mise en scène intelligente et inspirée au service du récit, se révèle être une fable sur la nature, la responsabilité, la transmission et la solidarité. Nul pathos, nulles longueurs et juste la petite dose de naïveté qui plaira au jeune public, mais sans plus. Une vraie réussite, pour tous les âges.

Le jeune Michael fait un tour du monde en voilier avec ses parents et sa sœur. Lors d’une tempête, il passe par-dessus bord et se retrouve avec sa chienne Stella sur une île. Il y fait la connaissance de Kensuké, un vieil ermite japonais rescapé de la guerre et de Nagasaki. Malgré la barrière infranchissable de la langue, le rapprochement de ces deux êtres ira jusqu’à protéger ensemble les animaux de l’île contre d’impitoyables braconniers.

     Le roman originel, publié en 1999, s’arrêtait plus longuement sur le passé, notamment sur les raisons pour lesquelles la famille était partie faire le tour du monde, et sur les années de guerre du vieux Kensuké. Les raisons familiales ne sont pas racontées dans le film, et le passé militaire de l’ermite rapidement dévoilé. Dans une scène d’ailleurs courte mais visuellement magnifique. C’est dans le présent que Le Royaume de Kensuké est ancré, la fable prend rapidement le dessus sur le reste. Ce n’est pas grave tant le récit est délicat et bien mené. Il nous raconte une nature magnifique, avec une faune et une flore qui n’ont pas été colonisées et détruites par l’Homme; une nature sauvage, parfois hostile, mais qu’il suffit de respecter pour en recevoir les bienfaits. Un message important pour la jeunesse. Le film prône également l’amitié entre des générations, des cultures, des langues différentes. Comme l’expliquait l’auteur du roman, «La réconciliation des ennemis d’hier». Cette grande variété de notions s’intègre parfaitement, même sans en avoir l’air, dans cette fable écologique et humaine.

     La technique est elle aussi réussie, le film est dessiné, animé et éclairé de très belle manière. Suffisante pour plonger le public dans ce récit, dont les dialogues sont parcimonieux. Des personnages expressifs et une nature, qu’elle soit forestière ou marine, somptueuse. La musique est efficace, elle accompagne le récit sans prendre trop de place. Quant à la mise en scène, la séquence de Nagasaki et le plan large final ne sont que deux exemples parmi d’autres de son intelligence et de sa délicatesse. Présenté et semble-t-il acclamé lors du dernier Festival du film d’animation d’Annecy, ce beau film est à ne pas manquer.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 18