Ferrari

Affiche Ferrari
Réalisé par Michael Mann
Pays de production États-Unis
Année 2023
Durée
Musique Daniel Pemberton
Genre Film biographique
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Penélope Cruz, Patrick Dempsey, Shailene Woodley, Adam Driver
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 914

Critique

Exposant une période obscure de la carrière d’Enzo Ferrari, entachée par la mort de plusieurs personnes autour de lui et l’implosion de sa vie familiale, le nouveau film de Michael Mann dresse le portrait d’un homme complexe, sans qu’on sache trop ce qu’il veut en dire.

Menacé par le succès de son rival Maserati et par la faillite imminente de son entreprise, Enzo Ferrari mise tout sur la victoire de son écurie aux Mille Miglia, une course italienne d’endurance, pour remonter la pente. Sur le plan privé également, les choses ne sont pas simples pour celui qu’on surnomme «il Commendatore»: ayant perdu son fils, il est tiraillé entre la volonté de rester avec sa femme et partenaire afin de ménager ses affaires ou de rejoindre sa nouvelle famille fondée avec sa maîtresse.

Après House Of Gucci, revoici Adam Driver (un nom de circonstance) et son accent italien discutable, que l’on oublie bien vite ici tant sa prestation est magnétique. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des autres personnages, creux et presque insignifiants, excepté celui de Laura Ferrari, incarnée par Penélope Cruz, qui tire son épingle du jeu. Alors qu’une grande partie de la réussite du suspense repose sur l’attachement du public pour les coureurs, ceux-ci sont aussi plats et interchangeables que des pneus percés. On notera cependant avec amusement la présence au casting de Patrick Dempsey, lui-même pilote automobile à ses heures perdues. Les séquences de course sont quant à elles très prenantes, filmées avec une urgence et une délectation de la vitesse et de la technique enthousiasmantes. Par contre, les spectatrices et spectateurs profanes risqueront de ne pas comprendre quelques références, voire de se sentir parfois un peu perdus face au film, qui ne prend pas le temps de poser les enjeux ni d’expliquer certaines situations.

L’approche même de l’intrigue peut se révéler désarçonnante: à l’inverse d’Air, par exemple, le film ne raconte pas une success story (comment le couple Ferrari a réussi à bâtir l’empire qu’on leur connaît) mais se concentre sur un épisode charnière de la vie d’Enzo, à savoir l’été 1957, qui a vu son lot de tragédies et de scandales, professionnels comme privés, pour le constructeur automobile. Mais si la réalisation ne s’intéresse pas aux années qui ont précédé, elle ne montre pas non plus ce qui a suivi, comme si les événements cruciaux qu’elle dépeint n’avaient eu aucune conséquence, ne constituaient qu’une parenthèse détachée de tout le reste. Michael Mann semble ne vouloir ni glorifier, ni condamner son personnage principal, créant ainsi un flou qui empêche l’émotion de naître. Le film demeure malgré tout captivant dans son exploration d’une figure dont le nom évoque indubitablement quelque chose à tout le monde, mais dont l’histoire reste mystérieuse pour beaucoup.


Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 13
Pierig Leray 16
Marvin Ancian 12