Bâtiment 5

Affiche Bâtiment 5
Réalisé par Ladj Ly
Titre original Bâtiment 5
Pays de production France
Année 2023
Durée
Musique Pink Noise
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Alexis Manenti, Steve Tientcheu, Anta Diaw, Aristote Luyindula
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 912

Critique

Après l’immense succès de son premier long métrage, qui avait séduit Cannes, les Césars, et le comité de nomination aux Oscars, Ladj Ly revient avec une réalisation engagée. Une critique de la crise du logement et l’administration publique qui ne désire qu’une chose: se débarrasser des personnes «indésirables».

À la suite de la mort du maire de sa commune, Haby (Anta Diaw), stagiaire auprès de celle-ci, est très engagée pour ses habitantes et habitants. Elle découvre que le remplaçant par intérim du maire désire appliquer un plan de réaménagement strict, qui implique la destruction de l’immeuble où elle habite. Ce «bâtiment 5», qui accueille majoritairement des migrantes et migrants, est en effet la cible des projets de la municipalité, qui désire construire des habitations plus luxueuses. Haby va alors se battre pour sauver son logis.

Demeurant dans l’univers de la banlieue, après Les Misérables, Ladj Ly se penche sur la vie d’un immeuble de la cité des Bosquets, toujours à Montfermeil. Il dépeint, cette fois-ci, la crise du logement, mais il dresse surtout une critique du monde politique et sa façon d’éradiquer sans sourciller ce qui le gêne. Et en l’occurrence les habitantes et habitants de ce bâtiment 5 qu’on aimerait évacuer. Les Indésirables, titre international du film, aborde la question de la gentrification et de l’hypocrisie des dirigeants du quartier. On pense notamment au fait que certains migrants sont mieux accueillis que d’autres en fonction de leur pays d’origine. Il expose également les différentes manières de réagir de la population face au mépris du maire à son égard. Par exemple, celle d’Haby, qui veut agir en prenant elle-même part à la course à la mairie; et celle de Blaz, qui opte pour la passivité, jusqu’à ce que celle-ci devienne invivable et laisse place à la violence. Mais si la violence radicale et frontale est le dernier ressort de certains, d’autres, à savoir les politiques, privilégient une autre forme plus sournoise, en brandissant l’excuse de la sécurité sanitaire. Tout en exposant l’opposition des deux camps, Ladj Ly ne tombe cependant pas dans le manichéisme facile, puisqu’il n’oublie pas de créer des zones grises, grâce à des personnages plus ambigus. Parsemé de plusieurs séquences frappantes, ce film, inspiré de la vie du réalisateur, ne laissera certainement pas indifférent.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 14