Réalisé par | Jérémie Périn |
Titre original | Mars Express |
Pays de production | France, |
Année | 2023 |
Durée | |
Musique | Fred Avril, Philippe Monthaye |
Genre | Animation, Science-Fiction |
Distributeur | Film Verleih Gruppe |
Acteurs | Mathieu Amalric, Léa Drucker, Daniel Njo Lobé |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 911 |
Servi par une très belle animation en 2D, ce film se déroulant au 23e siècle narre l’association d’une humaine et d’un robot qui devront mettre la main, jusque sur la planète Mars, sur une célèbre hackeuse. Les surprises et les coups de théâtre s’enchaîneront. Techniquement, le film est très réussi. Mais nous éprouvons le même ressenti que devant Inception ou Ad Astra. Un écrin solide, prometteur, plutôt luxueux, mais qui ne contient guère que du vent.
La première scène offre un grand choc, on voit tout de suite qu’on n’est pas dans la SF destinée à un jeune public. Très vite aussi, le scénario nous dévoile de nombreux personnages en s’attachant à leur histoire, leurs sentiments, y compris pour les robots que nous verrons pleurer, sans pouvoir sécher leurs larmes virtuelles, et exprimer leurs états d’âme. Cela commence plutôt bien, avec en outre une bande-son extrêmement bien trouvée. De plus, parler de discours politique ou philosophique serait exagéré, mais le film, mine de rien, pointe du doigt les discours dangereux de certains célèbres et néfastes milliardaires qui pensent déjà à aller installer leur société capitaliste rêvée sur d’autres planètes, pour que l’espèce humaine puisse y déménager lorsque la Terre sera devenue inhabitable.
Le film démarre donc, grâce à tous ces éléments, de façon prometteuse. Alors pourquoi l’intérêt faiblit-il inexorablement, pourquoi les attaques de paupières se font-elles plus pressantes? Sans doute parce que le cinéaste a probablement tenu à respecter un cahier des charges plutôt que de suivre ses premières intentions. Les scènes d’action ont l’air d’être là parce qu’il faut qu’il y en ait, de même que la violence ou l’évocation des exploiteurs et des exploités. Le film finit par ressembler à un patchwork disparate. De plus, le discours sur une planète surpeuplée et invivable, les androïdes humanisés, l’appât du gain à échelle intergalactique, a déjà été largement exploré dans des grands films tels que Blade Runner ou Soleil vert, ou dans des séries B comme New York ne répond plus. Bien sûr, on ne peut reprocher au cinéaste de n’avoir pas révolutionné de fond en comble la SF et d’avoir voulu rendre hommage au genre, mais le sentiment de déjà-vu est tenace.
Il est dommage aussi que le «gentil» du début ait été post-synchronisé par la voix belle, grave et glaçante de Mathieu Amalric, car cela nous a fait confusément deviner (mais est-ce l’habitude?) qu’il était en fait le méchant de l’histoire! Pour faire une digression avec une anecdote, souvenons-nous que dans Le Nom de la rose, Annaud avait donné le rôle de l’assassin à un acteur parfaitement inconnu plutôt qu’à une vedette, afin que le public ne puisse pas le voir venir!
Tout ça pour dire que Mars Express est un film ambitieux, sombre, violent, lourd de symboles, visuellement beau, mais que nous avons trouvé abstrait, longuet et fort peu accrocheur.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 8 |