The Creator

Affiche The Creator
Réalisé par Gareth Edwards
Titre original The Creator
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Hans Zimmer
Genre Science-fiction, Drame, Aventure
Distributeur Walt Disney Pictures
Acteurs Ken Watanabe, John David Washington, Gemma Chan
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 908

Critique

Généreux dans son spectacle et son ambition, ce film de science-fiction est plombé par une histoire simpliste inutilement étirée qui passe à côté de ses enjeux pourtant passionnants. Un beau gâchis.

Dans un futur uchronique, le monde occidental est en guerre contre l’intelligence artificielle qui s’est réfugiée et alliée avec les humains en Asie. Joshua (John David Washington) est un militaire américain qui doit infiltrer le camp adverse afin de neutraliser une nouvelle arme. Ce qu’il va découvrir lors de cette mission va remettre en question sa vision du conflit.

The Creator était attendu par les amateurs de science-fiction à plusieurs titres. Tout d’abord, il marque le retour de Gareth Edwards sept ans après son dernier film. On doit à ce réalisateur Rogue One: A Star Wars Story, le seul bon film récent de la fameuse saga intergalactique. Ensuite, il ne s’agit pas d’une adaptation, d’une suite ou d’une franchise, mais d’une proposition originale, chose assez rare dans le monde des films à grand spectacle. Enfin, il s’attaque à la problématique de l’intelligence artificielle, sujet ô combien vertigineux et particulièrement sous les feux de l’actualité.

Malheureusement, la déception est à la hauteur des attentes, frustrante et rageante. Après vingt minutes qui impressionnent par la richesse de l’univers déployé, la somptuosité de la photographie et la générosité de la mise en scène, culminant sur une formidable scène d’infiltration au son de la chanson Everything In Its Right Place de Radiohead, le film radote, gâche toutes ses bonnes idées et se répète inutilement sur plus de 2 h 15.

Il est indéniable que Gareth Edwards a un talent pour créer des scènes et des décors splendides sans les énormes moyens généralement alloués habituellement à ce genre de production. Malheureusement, le film est complètement plombé par les insuffisances de son script. Passons sur l’anthropomorphisme simpliste qui se contente de réduire les robots qu’à une autre race, réduisant l’œuvre qu’à un vulgaire film de guerre. À la limite, le contexte géopolitique proposé, soit l’opposition entre le monde occidental et une culture orientale plus ouverte, est assez stimulant. Il est cependant impardonnable de répéter les mêmes scènes et schémas narratifs trois, voire quatre fois d’affilée: le protagoniste débarque, il est poursuivi par des personnages qui démolissent tout sur leur passage mais il parvient à s’enfuir. Encore moins pardonnables sont les flash-back niais, les incohérences crasses qui empêchent l’éclosion du moindre intérêt pour ces images qui défilent sur l’écran. Et c’est fort dommage, car le parcours tragique du personnage principal aurait pu être puissamment touchant, s’il n’était pas si bêtement mis en œuvre.

Récemment, Gareth Edwards déclarait: «Je préfère garder entièrement le contrôle sur la réalisation et avoir un scénario médiocre plutôt qu’un très bon scénario et zéro contrôle sur le processus». Dommage que le bonhomme se contente de si peu, car avec un scénariste un peu plus habile, il aurait pu accoucher d’un beau film de science-fiction. En l’état, ça n’est qu’un recueil de concept arts laborieusement exposés pendant 2 h 15.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 8