La Voie royale

Affiche La Voie royale
Réalisé par Frédéric Mermoud
Titre original La Voie royale
Pays de production SUISSE , FRANCE
Année 2023
Durée
Musique Andrey Ismael
Genre Drame
Distributeur Frenetic
Acteurs Maud Wyler, Suzanne Jouannet, Marie Colomb
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 906

Critique

Sept ans après son dernier long métrage, Frédéric Mermoud revient avec La Voie royale, qui laisse perplexe.

C’est l’histoire de Sophie (Suzanne Jouannet), une jeune fille issue d’une famille d’agriculteurs pour qui l’avenir semble tout tracé au sein de la ferme familiale. Il se trouve pourtant qu’elle a «un don pour les mathématiques», et, poussée par son professeur du lycée, elle s’inscrira dans une classe préparatoire aux grandes écoles à Lyon, un environnement complètement inconnu pour elle. C’est aussi l’histoire de la bourgeoisie française qui ne saurait reconnaître ses privilèges, mais c’est également l’histoire d’une professeur qui a dû se battre toute sa vie pour accéder au rang qu’elle occupe mais qui, malgré sa dureté, a un cœur. C’est évidemment l’histoire de romances aléatoires, mais aussi de la difficulté des études et de la pression mise sur les élèves, l’estime de soi et le passage à l’âge adulte. En définitive, c’est l’histoire de tout et de rien.

Ce film réunit la plupart des clichés sur les hautes écoles et rappelle à Première année (Thomas Lilti, 2018), même concept, en plus engagé et progressiste, mais aucunement novateur. Était-ce cependant nécessaire d’en faire un remake? Pas sûre. Ce film se veut montrer la réalité sociale qui sépare Sophie de ses camarades, tout en mettant en lumière le sexisme qui règne au sein des études supérieures, en particulier dans les branches scientifiques. Un projet louable, mais qui veut tout faire et tout montrer: différentes sexualités, les gilets jaunes, le manque de reconnaissance et de fonds donnés aux agriculteurs, la démesure de la bourgeoisie, le développement personnel par le féminisme (?) Le film se perd donc rapidement dans ses combats et part dans tous les sens, s’achevant de manière confuse.

Dans tous les cas, presque deux heures de film, c’est trop. Dès la moitié, tout devient redondant, notamment les longues scènes de révisions portées par un leitmotiv dramatique dont on se passerait tout à fait dès la deuxième répétition. Si l’on s’ennuie, pourquoi ne pas s’attarder sur l’aspect technique? Dommage, il se trouve que le dispositif manque cruellement de générosité et ne sert qu’à illustrer le récit, rien de plus. On notera cependant l’amour porté aux jeux de focale, qui deviennent extrêmement kitsch très rapidement, ainsi que quelques travellings des plus dramatiques; éventuellement quelques surcadrages se voulant montrer l’enfermement de Sophie dans sa classe sociale et son incapacité à s’en émanciper. Bref, l’ensemble est seulement dramatique lorsqu’on s’en souvient, ou, tout à fait oubliable. Tout ceci mêlé à un mauvais jeu d’acteur, on préconisera de passer son chemin.

Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 8