Le Dernier Voyage du Demeter

Affiche Le Dernier Voyage du Demeter
Réalisé par André Øvredal
Titre original THE LAST VOYAGE OF THE DEMETER
Pays de production USA
Année 2022
Durée
Musique Bear McCreary
Genre Horreur, fantastique
Distributeur Universal
Acteurs Liam Cunningham, Corey Hawkins, Aisling Franciosi
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 904

Critique

Adapter Dracula au cinéma n’est pas d’une originalité débordante. Et pourtant, en se penchant sur la traversée entre la Roumanie et l’Angleterre du comte sanguinaire, André Øvredal avait de quoi susciter l’intérêt. Pari partiellement réussi.

La filmographie du réalisateur norvégien a le mérite d’être éclectique et intrigante et, quoi qu’on en pense, de créer la curiosité quant à l’adaptation à sa façon d’un chapitre du Dracula de Bram Stoker. L’extrait en question est celui du voyage du vampire des Carpates à Londres sur le navire marchand nommé le Demeter. La promesse d’un huis clos maritime et gothique a de quoi allécher, et c’est certainement l’un des aspects les plus réussis du film. Alors que The Troll Hunter - parmi les premiers longs métrages du cinéaste - explorait les grands espaces norvégiens et offrait un found footage cohérent, Le Dernier Voyage du Demeter confine son équipage sur une embarcation, à la merci d’un passager clandestin assoiffé de sang. Certaines séquences viennent même renforcer cette sensation d’enfermement et d’impuissance: les représentations du navire soumis aux flots impétueux sous un ciel bardé d’éclairs sont de véritables tableaux macabres et ajoutent à l’ambiance oppressante déjà dépeinte.

Hélas, à l’instar du même The Troll Hunter, le long métrage est bien meilleur dans la suggestion que dans la démonstration. Dès lors que la créature (le comte est montré comme un mélange entre une gargouille et Gollum) apparaît frontalement, la tension chute d’un cran, jusqu’à parfois friser le grotesque. À cela s’ajoutent de longs dialogues souvent vains et une répétitivité narrative qui confirment que le film aurait mérité d’être plus resserré sur lui-même (plutôt que d’avoisiner les deux heures) et de se concentrer sur ses effets et la force de son concept de base.

Ce constat est d’autant plus dommageable que certaines apparitions de Dracula - ou plus précisément de sa silhouette - dans une ambiance de houle brumeuse et humide sont saisissantes. On en vient alors à rêver à un film jusqu’au-boutiste qui aurait eu le courage de l’évocation plutôt que de l’illustration. En définitive, si Le Dernier Voyage du Demeter convainc par l’atmosphère qu’il instaure dans un premier temps et quelques scènes d’épouvante franchement réussies, le voyage, au premier abord trépidant, laisse quelque peu sur sa faim.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 12