Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1

Affiche Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1
Réalisé par Christopher McQuarrie
Titre original MISSION: IMPOSSIBLE - DEAD RECKONING PART ONE
Pays de production USA
Année 2023
Durée
Musique Lorne Balfe
Genre Action, Aventure, Thriller
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Ving Rhames, Tom Cruise, Simon Pegg, Hayley Atwell, Rebecca Ferguson
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 904

Critique

Septième épisode de la saga et quatrième à être réalisé par Christopher McQuarrie (Jack Reacher), Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1 est le film à pop-corn par excellence. Avec ses cascades spectaculaires et ses dialogues hilarants de par leur stupidité, il semble être le parfait divertissement. Ce n’est pas pour autant qu’il ne nous fera pas parfois grincer les dents. Combien sommes-nous prêts à supporter?

Un des plus gros problèmes est le développement des personnages féminins. Entre l’héroïne Grace (Hayley Atwell) qui ne sait pas conduire et est un prétexte de blague sur le harcèlement sexuel et la «mystérieuse» Ilsa Faust (Rebecca Ferguson) qui est juste absurde dans son rôle de dure à cuire avec ses attitudes burlesques, ce film nous semble sortir d’une autre décennie. Il y a aussi l’hystérique Alanna Mitsopolis (Vanessa Kirby) et une espèce de représentation semblant répondre à un agenda queer/alternatif, Paris (Pom Klementieff). Éventail de représentations, certes, mais si lourd en clichés. Un autre problème est son intrigue. Avec comme antagoniste principal une intelligence artificielle et ce qui semble être son homme de main (aussi absurde que ça puisse paraître), Gabriel (Esai Morales), cet épisode de Mission: Impossible est un terrain de jeu pour des références maladroites aux nouvelles technologies. Nous notons notamment la transaction en cryptomonnaie (la monnaie n’est d’ailleurs jamais spécifiée) sur une adresse IBAN. Transparaît alors une espèce d’angoisse de boomer qui rejoint le discours marketing de la production: le «vrai» contre le «faux». Tom Cruise, qui incarne Ethan Hunt, le héros, est connu pour effectuer ses propres cascades. Il dit même en interview penser ses films comme des prétextes à scènes de cascades. Ce rempart au tout numérique résulte d’ailleurs en une scène d’action finale tout à fait exceptionnelle. Mais cette angoisse du remplacement par le faux, le numérique, l’artificiel n’est finalement que peu intéressante. Avec ses nombreuses maladresses sur le fonctionnement effectif des technologies comme l’intelligence artificielle, qui n’a d’ailleurs d’intelligence que le nom (il s’agit simplement de data learning), tout comme sur la représentation des femmes, il plane une ambiance de désuétude. Rajoutons à cela des personnages non anglophones qui parlent anglais avec un accent plutôt que dans leur langue d’origine et des éléments graphiques (interfaces, affiches, etc.) qui semblent avoir été dessinés sur Microsoft Word, nous pouvons presque ranger cette œuvre dans la catégorie du nanar.

Enfin, il nous faut parler du segment central du métrage: une longue séquence se déroulant à l’aéroport d’Abu Dhabi. Cette action interminable semble être surtout un prétexte publicitaire à cet aéroport conçu comme plate-forme de correspondance à la compagnie Etihad Airways. Se suivent des scènes qui importent peu à l’intrigue et servent surtout à exhiber l’architecture agrémentée de boutiques de luxe du complexe. À la manière d’un voyageur en transit, nous nous retrouvons donc piégés dans cette publicité, à devoir attendre pendant presque une heure la suite de l’aventure. À ce titre nous avons pensé à un jeu à boire: prendre un shot à chaque mention d’Abu Dhabi. La rédaction ne prend pas de responsabilité en cas de dommages hépatiques.


Ani Gabrielyan

Appréciations

Nom Notes
Ani Gabrielyan 10
Blaise Petitpierre 12
Noé Maggetti 15
Pierig Leray 12