Marinette

Affiche Marinette
Réalisé par Virginie Verrier
Titre original Marinette
Pays de production France
Année 2023
Durée
Genre Biopic, Drame
Distributeur Praesens
Acteurs Emilie Dequenne, Alban Lenoir
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 901

Critique

Virgine Verrier transpose à l’écran l’histoire vraie de Marinette Pichon (Garance Marillier), surnommée la « Zidane » du foot féminin, et considérée comme pionnière de l’égalité homme/femme dans le monde du ballon rond.

Rares sont les bons films narratifs sur le football. En effet, lorsqu’un cinéaste prend ce sport comme sujet, c’est souvent pour finalement l’éluder et le sertir à des problématiques politiques – par exemple dans Coups de tête (Jean-Jacques Annaud, 1979) ou Joue-la comme Beckham (Gurinder Chadha, 2002). Le foot est ainsi rarement traité en tant que tel, à savoir en tant que jeu, comme s’il ne constituait pas une matière suffisamment noble pour faire cinéma. Marinette tombe dans cet écueil.

Que l’on ne se méprenne pas : nous ne reprochons pas à Virginie Verrier d’injecter de la politique dans son film. Le sujet s’y prête totalement puisque Marinette Pichon s’est distinguée par sa volonté de faire bouger les lignes dans la considération du foot féminin. Il nous semble simplement que l’intention de Verrier est de restreindre le rectangle vert pour faire droit à un récit somme toute banal de résilience et de dépassement de soi, reconduisant ainsi une fable méritocratique non seulement vue et revue dans les films sur le sport, mais aussi dont la dimension individualisante et psychologisante constitue la limite principale du message féministe du film.

La cinéaste semble donc bien plus intéressée par le fait que Marinette s’extraie par elle-même de ses déterminations que par le fait que cette émancipation se fasse par le football. C’eût été par le tennis ou l’école républicaine que le film n’en aurait pas été fondamentalement différent. Cette abstraction propre à un cinéma qui cherche avant tout à faire passer des idées au spectateur tue la mise en scène. Cela se voit particulièrement durant les séquences d’entraînement et de matchs : le montage heurté et la caméra brinquebalante y sont un dispositif de non-filmage, qui s’emploie à ne jamais rien montrer du jeu. On aurait aimé quelques plans larges.



Tobias Sarrasin

Appréciations

Nom Notes
Tobias Sarrasin 8