Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs

Affiche Donjons & Dragons : L'Honneur des voleurs
Réalisé par John Francis Daley, Jonathan M. Goldstein
Titre original Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves
Pays de production USA, Canada
Année 2023
Durée
Musique Lorne Balfe
Genre Fantasy, Aventure
Distributeur Warner
Acteurs Michelle Rodriguez, Hugh Grant, Chris Pine, Justice Smith, Sophia Lillis
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 898

Critique

Avec un univers envoûtant, des combats réussis et accompagnées des performances de Chris Pine et Michelle Rodriguez qui rendent leurs personnages attachants, les scénaristes de Comment tuer son boss ? et réalisateurs de Game Night maîtrisent leur œuvre et leur sujet. Cette adaptation du jeu de rôle papier Donjons & Dragons, saura convaincre les personnes sensibles au genre fantasy.


Jonathan Goldstein et John Francis Daley nous présentent une histoire simple, celle d’un film de casse. Après avoir passé deux ans dans la prison arctique « Revel’s End » suite à une embuscade, le barde Edgin Darvis (Chris Pine) et son acolyte, la barbare Holga Kilgore (Michellle Rodriguez), cherchent à retrouver la fille d’Edgin, Kira (Chloe Coleman). Après un certain nombre de péripéties, ils devront s’allier au demi-elfe ensorceleur Simon Aumare (Justice Smith) et à la tieffelin (humain avec un héritage démoniaque) druidesse Doric (Sophia Lillis) pour voler le trésor de leur ancien compagnon, le voleur (il s’agit là toujours de la classe du personnage, au sens du jeu de rôle dont est adaptée l’œuvre) Forge Fitzwilliam (Hugh Grant), traître devenu lord de Neverwinter.

À part quelques moments de flash-back racontés en voix-over franchement lourds, nous pensons surtout au début du film, la narration est simple et efficace. Même s’il ne s’agit pas d’un grand film, il réussit à nous divertir, c’est une bonne comédie d’action. Plus encore, comme évoqué plus tôt, il réussit à donner corps à un univers riche que le parfait novice pourra découvrir et qui pourra satisfaire le nerd adepte de la franchise distribuée par Hasbro, Hasbro qui d’ailleurs tenta d’annuler le projet du film, prétendant détenir tous les droits du jeu, alors que ce dernier existe depuis les années 1970 et que l’entreprise n’en possède les droits que depuis 1999.

Cette « mise-en-corps » de l’univers passe par une maîtrise des images. D’une part par des effets spéciaux, dont le côté burlesque et coloré accentue notre émerveillement, d’autre part par une mise en scène astucieuse. Il est vrai qu’elle use de ce trope dont le cinéma d’action contemporain abuse, depuis l’adoption de la 3D dans nos salles, que nous pouvons nommer l’effet de la « caméra-joystick ». Ces scènes souvent en plan séquence profitent d’un tournage numérique pour faire des mouvements de caméra improbables et impossibles à réaliser avec une caméra physique pour imiter des mouvements propres au média vidéoludique. Mais Dungeons & Dragons : L’Honneur des voleurs recaptera l’attention du spectateur ou de la spectatrice retissant à la « bouillie numérique » par des combats en corps à corps pur (sans magie et donc sans effets spéciaux), qui font leur effet et serviront de base pour encrer les combats mêlant magie et corps à corps. D’où également l’importance d’avoir Michelle Rodriguez (Resident Evil, Machete) dans le casting.

Venons enfin à la question de l’humour. Le film ne nous fera pas hurler de rire, et certaines blagues passent inaperçues, mais aucune n’atteindra la grossièreté métatextuelle d’un Marvel. Cela fait du bien d’avoir un film dans cette troisième décennie de notre siècle postmoderne qui n’abuse pas de cette facilité d’écriture ! L’humour se base en effet sur les personnages, par exemple Xenk Yendar (Regé-Jean Page) qui ne comprend pas le second degré ou encore l’ironie avec laquelle est dépeinte (et est jouée avec brio par Hugh Grant) le filou Forge Fitzwilliam. Il est encore possible de profiter des choses simples de la vie.

Ani Gabrielyan

Appréciations

Nom Notes
Ani Gabrielyan 13