Fumer fait tousser

Affiche Fumer fait tousser
Réalisé par Quentin Dupieux
Titre original Fumer fait tousser
Pays de production France
Année 2022
Durée
Genre Comédie
Distributeur JMH Distribution SA
Acteurs Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste, Oulaya Amamra, David Marsais, Jean-Pascal Zadi
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 890

Critique

Présentement en tournage pour son prochain film Daaaaaali!, Quentin Dupieux revient pour la seconde fois en salles cette année avec Fumer fait tousser, une comédie absurde et foncièrement drôle.

La «Tabac Force», une équipe de super-héros supervisée par un rat baveux auquel Alain Chabat prête sa voix, part en retraite afin de retrouver une cohésion de groupe avant de reprendre du service. La bande commence alors à se raconter des «histoires qui font peur», chacune devenant un sketch à part entière au sein du récit-cadre. Malheureusement, leur prochaine mission arrive plus rapidement que prévu, par quel moyen vont-iels sauver le monde?

Un scénario déjanté, une esthétique et une manière de filmer propres au réalisateur, des histoires aussi absurdes que variées: tout ce que l’on attend d’une œuvre de Quentin Dupieux. L’agencement du récit permet une multitude d’expériences cinématographiques au sein d’un seul film, dont on oublie facilement qu’il dure seulement une heure vingt. Les longueurs se font rares - voire sont absentes - et la diversité des scénarios permet un renouvellement constant de l’œuvre, l’absurdité amène également un effet de surprise constant, bannissant alors tout potentiel sentiment d’ennui.

Le film propose non seulement une immersion dans les différents récits contés par les personnages, et les différents points de vue que ces derniers mobilisent. Mais aussi de par le dispositif, car différentes techniques filmiques sont utilisées selon les sketchs, comme l’usage de la caméra subjective au sein de l’histoire du «casque à penser», par exemple. Cette diversité, s’encrant autant dans le type de récit que dans le dispositif, entraîne des expériences de visionnement différentes au sein de l’œuvre dans son ensemble, ce qui lui confère son caractère inédit - ce qui n’est pas peu dire dans le cas de Dupieux dont la filmographie regorge déjà de ce genre de trouvailles narratives. Chaque acteur et actrice correspond et incarne également parfaitement son rôle - Vincent Lacoste en devient même supportable - apportant simplicité et naturel à l’univers du film. Les références aux héros / zéros et jeux vidéo sont riches, les sous-lectures fines et intelligemment véhiculées, au grand bénéfice de la narration et de son côté comique, mais réfléchi. Les sujets d’actualité sont abordés à travers le spectre d’une technologie qui tend finalement à être défaillante et dénuée de sens; est-ce que ce ne serait finalement pas les histoires et leur candeur (et par extension, le cinéma) qui seraient la véritable solution à la fin du monde?

Il n’y a pas grand-chose à ajouter: Fumer fait tousser est un très bon film qui propose une expérience immersive et divertissante. Son plus gros défaut, ironiquement, est qu’il paraît presque trop court.


Fanny Lamoureux

Appréciations

Nom Notes
Fanny Lamoureux 18