Le Secret de la cité perdue

Affiche Le Secret de la cité perdue
Réalisé par Aaron Nee, Adam Nee
Titre original The Lost City
Pays de production U.S.A.
Année 2022
Durée
Musique Pınar Toprak
Genre Comédie, Action, Aventure
Distributeur Warner Bros.
Acteurs Sandra Bullock, Brad Pitt, Daniel Radcliffe, Oscar Núñez, Channing Tatum, Da’vine Joy Randolph
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 877

Critique

Portée par son duo de stars, cette équipée burlesque sur fond de jungle parvient à se distinguer des grosses productions du genre par un humour assumé et réussi.

Loretta Sage (Sandra Bullock) écrit des romans à l’eau de rose (et plus si affinités…) aux intrigues à la Indiana Jones au rabais, et surtout aux antipodes de sa vie de presque recluse. La mort de son mari, archéologue, et la perte d’inspiration ne lui donnent guère envie d’affronter le monde extérieur. Forcée par son éditrice, elle fait une ultime tournée de promotion, accolée malgré elle au mannequin un peu naïf (Channing Tatum), qui donne vie à son héros sur la couverture des livres. Mais l’aventure, la vraie, commence lorsqu’un jeune milliardaire au complexe d’infériorité carabiné se met en tête de découvrir la fameuse cité de D. et son trésor.

Le Secret de la cité perdue évoque un classique du genre, À la poursuite du diamant vert de Robert Zemeckis - dont il reprend beaucoup de la trame narrative -, et plus largement le ton décalé des productions des années 1980. L’enjeu est de ne pas se prendre au sérieux, tout en entraînant le spectateur dans une cascade d’aventures échevelées (et les chefs-d’œuvre capillaires ne manquent pas ici!) Le film y parvient très bien, sans tomber dans le refuge de nombre de scénarios récents: l’auto-référence constante. Pour cela, il faut une équipe qui croit assez à son projet pour ne pas en briser systématiquement les effets par une sur-explicitation des codes du genre. La seule mise en abyme que le récit se permet est celle entre les romans et les événements inattendus dans lesquels sont pris nos deux protagonistes.

Dès lors, pour créer le décalage, rien de plus simple que de projeter ces deux individus banals et quelque peu maladroits dans une jungle menaçante, entourés de méchants aux intentions pas rassurantes. Costumes peu pratiques - on ne se transpose pas d’un raout hollywoodien à une île sans problèmes de garde-robe -, capacités de survie dans un environnement extrême limitées: les situations absurdes s’enchaînent, avec ce mélange de réalisme (très lointain il est vrai) et d’exagération qui les rend à la fois familières et drôles.

Il faut aussi pour cela le talent de Sandra Bullock et Channing Tatum, très à l’aise dans le registre comique et qui n’hésitent pas à donner de leur personne. L’air de rien, ils rient des clichés qui leur collent à la peau, malgré des carrières respectives assez éclectiques. Et si cela permet d’épingler au passage l’artificialité glaçante qui préside à la promotion d’œuvres de large consommation, c’est tout ça de gagné sur une industrie qui se prend toujours plus au sérieux (lire ici celle du cinéma), alors même qu’elle s’essouffle et ne produit que des formules vidées de leur substance.

Ironique pour un film de cette ampleur? On pourrait être mauvais joueur et lui reprocher sa fin un peu complaisante. En attendant, il a le mérite de proposer une histoire, et ce, en nous amusant jusqu’au bout, ce qui est déjà quelque chose.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 12