Le Temps des secrets

Cette adaptation peu inspirée du troisième livre des Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol ne se distingue guère d’une carte postale: une attention charmante, un peu datée, qui ne raconte pas grand-chose.

En 1990, Yves Robert avait adapté simultanément les deux premiers tomes des Souvenirs d’enfance du célèbre auteur marseillais Marcel Pagnol. Il s’agissait de La Gloire de mon père et Le Château de ma mère. Vingt-deux ans plus tard, c’est Christophe Barratier qui parachève l’adaptation de ce cycle, en portant à l’écran le troisième tome, Le Temps des secrets.

Barratier a un penchant pour un cinéma «nostalgique», flirtant avec un passéisme un peu rance (il s’était fait connaître en 2004 avec Les Choristes). S’il retrouve dans son dernier film ce côté «France d’avant» folklorique, il évite la case «conservateur» en développant les personnages féminins, notamment la mère de Marcel (Mélanie Doutey), qui lutte pour les droits civiques des femmes. À part cet élément qui amène une touche contemporaine bienvenue, il n’y a pas grand-chose à signaler dans cette chronique des garrigues d’antan: acteurs parisiens à l’accent marseillais hésitant ou trop caricatural, paysages Provence de carte postale, réalisation très scolaire… Le personnage de Pagnol est particulièrement desservi par le film, qui se contente de traiter les tourments de l’adolescence par un étalage de clichés (révoltes contre le père, le statut social, la scolarité). Heureusement, l’irruption des Cassignol, voisins mythomanes complètement perchés, empêche de sombrer dans l’ennui. Pas détestables, ces secrets restent toutefois bien anecdotiques et inoffensifs.