En corps

Affiche En corps
Réalisé par Cédric Klapisch
Titre original En corps
Pays de production France
Année 2022
Durée
Musique Thomas Bangalter, Hofesh Shechter
Genre Comédie dramatique, Drame, Comédie
Distributeur Frenetic
Acteurs Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmai, François Civil, Marion Barbeau, Hofesh Shechter
Age légal 8 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 875

Critique

Est-ce la vidéo Dire merci, réalisée en collaboration avec l’Opéra de Paris durant la pandémie, qui a donné le goût de l’envol à Klapisch? Son dernier film enfile en tout cas ses chaussons roses pour raconter avec talent la reconstruction d’une jeune danseuse après un accident.

Et le pas de deux fonctionne a priori plutôt bien entre un scénario trop connu et une mise en scène brillante, qui use du spectaculaire dans le meilleur sens du terme. Le réalisateur a su laisser une vraie place à la danse, réduisant son intrigue au strict minimum, se reposant sur ses interprètes pour la faire vivre. De Marion Barbeau et la troupe de Hofesh Schechter, tous danseurs professionnels, aux acteurs plus installés, ce petit monde éclate de naturel et d’émotions contenues.

La finesse de l’écriture ressort particulièrement dans les moments (tragico-)comiques que l’on doit aux trois hommes un peu décalés de l’histoire, incarnés par Denis Podalydès, Pio Marmaï et François Civil. Pour le reste, place au corps, à la danse. Le cinéaste capte merveilleusement bien l’apesanteur comme la collision avec le sol, le poids des membres et la précision de leurs gestes, ainsi que l’énergie qui traverse tout cela, qu’elle se fasse vent, percussions ou, enfin, pure expression de vie. Pourtant, rien de «cucul», pour reprendre la formule d’un des personnages, dans la façon de représenter ballet et performance contemporaine. L’ouverture du film est là pour en témoigner, qui oppose à une représentation de La Bayadère un générique explosif, où les corps deviennent matière au même titre que les noms de l’équipe du film.

Il faut dire que la danse occupe Cédric Klapisch depuis ses débuts, une histoire amorcée notamment par son documentaire sur Aurélie Dupont en 2010 et ses collaborations avec l’Opéra de Paris. Il aura toutefois fallu la rencontre avec Hofesh Schechter - comme souvent avec Klapisch, l’art est affaire d’amitié - pour en faire un film. C’est peu dire que la charge émotionnelle de ce dernier repose beaucoup sur les sensations, les appelle et les traduit par tous les moyens à sa disposition. Mais comme elles, elle finit par s’estomper et ainsi dénudé, le joli récit initiatique perd un peu de son originalité. Reste une vibrante déclaration d’amour à l’art, sous toutes ses formes, plus que bienvenue.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 15