Petite Solange

Affiche Petite Solange
Réalisé par Axelle Ropert
Titre original Petite Solange
Pays de production France
Année 2020
Durée
Musique Benjamin Esdraffo
Genre Comédie dramatique
Distributeur Frenetic
Acteurs Léa Drucker, Philippe Katerine, Benjamin Esdraffo, Jade Springer, Grégoire Montana-Haroche, Chloé Astor
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 871

Critique

Spoiler alert: le divorce est une expérience difficile à vivre pour les enfants. Présenté en compétition à Locarno cet été, récompensé du Prix Jean Vigo 2021, le film déçoit par son propos basique et sans surprise. Ce drame faussement naïf suit la détresse de Solange lorsque ses parents décident de se séparer.

Il y a ce jour en classe, où Solange est empêchée dans sa lecture d’un poème de Paul Verlaine. Pour comprendre pourquoi cette jeune de 13 ans s’effondre en classe, il faut revenir quelques mois en arrière. Nous sommes alors témoins d’une belle fête d’anniversaire: celle des 20 ans de mariage de ses parents, Antoine (Philippe Katerine) et Aurélia (Léa Drucker). L’heure est aux sourires, aux rires et au champagne. Rapidement, le verni se craquelle, des fissures apparaissent, jusqu’à l’implosion du couple. Solange subit seule ce délitement domestique, encore trop jeune pour goûter à l’indépendance, au contraire de son grand frère de 20 ans (Grégoire Montana) qui, sentant le vent tourné, s’est échappé de la maison familiale pour faire un séjour à l’étranger.

D’enfant vive, Solange devient mélancolique. La performance de Jade Springer, qui apparaît pour la première fois sur grand écran, est à souligner pour sa justesse et sa délicatesse. Malheureusement, ces qualités subtiles sont écrasées par une musique bien trop mélodramatique. Alors qu’un silence accompagnerait avec finesse les états d’âme de Solange, qui regarde la mer au bord du port dans une belle scène nocturne, des trémolos excessifs viennent appuyer et couler une séquence émotionnelle.

Les films sur le divorce sont nombreux. Alors qu’un Noah Baumbach (Marriage Story ou Les Berkman se séparent) va faire l’autopsie des relations de couple, et passer au scalpel les dynamiques relationnelles, Petite Solange déçoit par son manque d’ambition et d’imagination. On regrette le ton bien trop sérieux et «normal» d’un Philippe Katerine, dans le rôle du père, qui regarde sa fille dans les yeux et lui assène: «Il y a le monde des adultes et le monde des enfants», lui qui sait si bien transgresser ses frontières dans sa musique et ses autres apparitions au cinéma.

Petite Solange, c’est un divorce perçut par une fille de 13 ans. Avec son lot d’incompréhension, de mauvaise communication et de solitude. Sans surprise. La photographie vient néanmoins rehausser une histoire terne par bien des aspects.

Noémie Desarzens

Appréciations

Nom Notes
Noémie Desarzens 10
Adrien Kuenzy 14