Jojo Rabbit

Affiche Jojo Rabbit
Réalisé par Taika Waititi
Titre original Jojo Rabbit
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Michael Giacchino
Genre Guerre, Comédie dramatique
Distributeur Walt Disney
Acteurs Scarlett Johansson, Sam Rockwell, Rebel Wilson, Taika Waititi, Thomasin McKenzie, Roman Griffin Davis
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 827
Bande annonce (Allociné)

Critique

Une certitude : Jojo Rabbit n’est pas un film programmé pour fonctionner. Pourtant, il constitue la preuve évidente qu’aujourd’hui il est encore possible de rire de tout. Et si l’audace d’une telle entreprise est à saluer, son résultat l’est encore plus.

Jojo Betzler (campé par un merveilleux Roman Griffin Davis), un petit Allemand de 10 ans, passe ses journées en compagnie de son ami imaginaire, Adolf Hitler (Taika Waititi). Et comme tous les jeunes de son âge, Jojo souhaite fermement aller au bout de son rêve: devenir une figure héroïque, un exemple, au sein de l’armée du Troisième Reich. Le seul bémol, c’est sa tendresse, et sa douceur. Car le jour où on lui demande de tuer un lapin pour faire ses preuves en tant que jeune soldat, Jojo se défile (devenant la risée de ses camarades qui l’appelleront désormais Jojo Rabbit). Ne pouvant plus par conséquent se présenter au camp d’entraînement, Jojo est condamné à passer quelque temps chez lui. Véritable désillusion pour ce petit nazi, il n’imagine cependant pas qu’elle virera au cauchemar lorsqu’il découvre qu’en réalité sa mère (Scarlett Johansson est exquise) cache une juive dans les murs de la maison.
L’élégance tout en verve façon Wes Anderson: on pourrait crier à la posture contrefaite, comme on crie au loup, pour rejeter l’irrévérence périlleuse du cinéaste, Taika Waititi, mais ce serait mécomprendre que cette forme épouse intimement le monde de Jojo, celui de l’enfance, ce monde qui se joue de la dureté, et la froideur, en déroulant son immense fantaisie. Mais si le film est en effet affectueux, doux, et léger, ce n’est qu’en surface, ce n’est que pour contenir l’effervescence d’une satire sociale acérée, pointant du doigt l’adhésion aveugle à toute forme d’idéologie radicale.

Film au culot réjouissant, morceau de bravoure formel, ce Jojo Rabbit constitue incontestablement l’une des grandes surprises de ce début d’année. Et dans les temps qui courent, où l’on ne peut que constater, impuissant, la montée des gouvernements d’extrême droite un peu partout dans le monde, ce film possède aussi le mérite d’appeler à la cohésion en démontrant avec une grande délicatesse qu’aller vers l’Autre, c’est déjà une façon d’aller vers soi.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Kevin Pereira 16
Philippe Thonney 3
Camille Mottier 14