Scandale

Affiche Scandale
Réalisé par Jay Roach
Titre original Bombshell
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Theodore Shapiro
Genre Biopic, Drame
Distributeur Impuls
Acteurs Charlize Theron, John Lithgow, Nicole Kidman, Allison Janney, Malcolm McDowell, Margot Robbie
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 826
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après Dalton Trumbo, le réalisateur de la saga des Austin Power dirige son objectif sur les événements qui ont ébranlé en 2016 la chaîne de télévision américaine, adorée par le président Trump: la Fox. Avec un bon casting, Scandale s’inscrit dans la mouvance post-Weinstein, bien que son discours demeure, par moments, ambigu.

A l’origine de scandales révélés en 2016 aux Etats-Unis, le comportement de l’ultraconservateur et ancien directeur général de la Fox News, Roger Ailes, accusé de harcèlement sexuel envers ses employées, dont la réussite professionnelle reposait sur un consentement contraint à ses demandes. La première partie du film présente l’univers à l’intérieur des bureaux de la chaîne télévisée tandis que la seconde se concentre sur les accusations et hésitations des victimes à témoigner.

Nicole Kidman interprète parfaitement Gretchen Carlson, l’ex-animatrice de Fox & Friends qui, la première, a dénoncé les actes de Roger Ailes, avant d’être suivie par d’autres, dont notamment Megyn Kelly (Charlize Theron, qui réussit tout aussi bien sa performance). Malcom McDowell fait également une apparition rapide, pour notre plus grand plaisir, dans le rôle de Rupert Murdoch, l’un des trois frères possesseurs de la Fox News.

Dans l’une des scènes les plus réussies du long métrage, Margot Robbie - Sharon Tate dans le dernier Tarantino - cède au désir de Roger Ailes qui lui demande de relever sa robe toujours plus haut et cherche à s’exécuter, malgré l’humiliation, avec grâce. Mais toutes les séquences ne sont pas si bien soignées, certains personnages sont dessinés à gros traits et l’œuvre n’est pas dénuée dans son ensemble de facilités scénaristiques allant à l’encontre du vraisemblable. C’est le cas par exemple dans l’enchaînement des actions qui précède l’entrée du personnage de Robbie dans le bureau de Ailes. Aussi, s’il y a une dénonciation des propos misogynes d’un côté, ils réapparaissent néanmoins de l’autre, tout naturellement, dans les dialogues de personnages féminins, comme quand Megyn Kelly finit au lit avec son mari après lui avoir dit qu’il méritait une récompense ou lorsqu’une femme peu apprêtée regrette - au second degré certes - de ne pas être traitée, comme les autres, de garce.

Dans une veine semblable à Vice d’Adam McKay (2018), de par un rythme vif et cadencé, ainsi que par le dévoilement de la face cachée d’hommes de pouvoir, Scandale s’inscrit en plein dans l’actualité post-Weinstein, dénonçant avec efficacité des rouages rendant compliqués le refus des avances d’un supérieur hiérarchique, le risque encouru en le dénonçant, ainsi que la pression de l’entourage pour minimiser cet acte.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 14