Vice

Affiche Vice
Réalisé par Adam McKay
Titre original Vice
Pays de production U.S.A.
Année 2018
Durée
Musique Nicholas Britell
Genre Biopic, Drame
Distributeur Elite
Acteurs Christian Bale, Steve Carell, Sam Rockwell, Eddie Marsan, Amy Adams, Tyler Perry
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 806
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après The Big Short sur la crise des subprimes, Adam Mckay poursuit sa dénonciation des travers du pouvoir avec Vice, qui donne à voir, depuis les coulisses, la montée en puissance de Dick Cheney, colistier de George W. Bush.

Vice s’ouvre sur des hauts responsables à la Maison-Blanche, au moment des attentats du 11 septembre 2001. Avant de poursuivre sur les conséquences politiques qui succèdent à cette catastrophe, une série de flash-back revient sur le passé de Dick Cheney (joué par un Christian Bale époustouflant et à peine reconnaissable), avant même qu’il ne gravisse les échelons du pouvoir. On est surpris de découvrir son plaisir pour la castagne et la boisson, son exclusion de l’Université de Yale. Malheureusement, d’une certaine manière, sa future femme (Amy Adams), autoritaire et menaçante, parviendra à l’orienter sur les sentiers de la gloire.

 Si l’on demeure quelque peu sceptique quant à l’affirmation, dans la séquence finale et autoréflexive, que seuls des faits nous sont présentés, sans interprétation de ceux-ci, le film est une véritable réussite. Bien que Vice révèle au public l’importance décisionnelle de Dick Cheney dans la guerre menée contre l’Irak, ses manipulations pour parvenir à augmenter sa charge de responsabilités en tant que vice-président, poste avant tout, semblerait-il, symbolique et ses actions en faveur de la torture, il serait tout aussi intéressant de laisser de côté la question de l’authenticité même des faits narrés - qu’il est difficile de discriminer de la fiction si l’on est peu connaisseur du fonctionnement de la politique américaine et plus précisément de l’imbrication des événements sous la présidence de George W. Bush - pour y voir plutôt un portrait psychologique de ces hommes de pouvoir.

 On appréciera dès lors d’autant plus les excellentes trouvailles scénaristiques, telles que le choix de faire tomber le générique de fin au milieu du film, pour signaler que la carrière politique de Dick aurait dû s’arrêter avant 2001 ou encore les nombreux montages parallèles qui dénoncent, par des images ou des séquences sans relation avec la réalité spatio-temporelle des personnages, les intentions ou les manipulations qui se cachent derrière les mots et les actions.

Vice permet donc par la fiction de donner une image de ces hommes politiques et des motivations qui les animent. On pense notamment à Sam Rockwell qui met en évidence l’incompétence et l’air béat et peu finaud de George W. Bush. Si aucun lien direct n’est fait avec l’actualité, il est toutefois difficile de ne pas effectuer le rapprochement avec le président aux commandes des Etats-Unis depuis 2017…


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 15
Serge Molla 15
Georges Blanc 10