Star Wars: L'Ascension de Skywalker

Affiche Star Wars: L'Ascension de Skywalker
Réalisé par J.J. Abrams
Titre original Star Wars: The Rise of Skywalker
Pays de production U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique John Williams
Genre Science fiction, Aventure
Distributeur The Walt Disney Company France
Acteurs Oscar Isaac, Keri Russell, John Boyega, Adam Driver, Daisy Ridley, Billy Dee Williams
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 826
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ce neuvième opus conclut la saga dite des Skywalker de la pire des manières. Il ne reste plus grand-chose de l’univers cinématographique créé par George Lucas mais racheté, et désormais produit, par les studios Disney.

Il n’y a pas si longtemps, dans la galaxie hollywoodienne, Star Wars était synonyme de grande fresque conjuguant science-fiction, épopées spatiales et tragédie. Depuis 1977, ce space opera a conquis des millions de fans, qui attendent la sortie de chaque nouvel épisode avec impatience. Il faut dire qu’ils ont été gâtés: la saga s’est déployée en trois trilogies comptant neuf films au total. Cette Ascension de Skywalker a donc la lourde responsabilité de conclure non seulement une nouvelle triade entamée en 2014 mais également tout un feuilleton familial s’étalant sur trois générations. Face à de telles attentes, la mission du réalisateur J. J. Abrams était quasiment impossible mais rien ne laissait présager une telle catastrophe industrielle.

Alors que les deux premières trilogies s’articulaient autour du destin tragique du héros, l’affranchissement du passé et de son héritage est la principale thématique de ce dernier cycle. Cette approche astucieuse a permis d’aborder l’univers Star Wars sous une nouvelle perspective, tout en parlant du statut de la franchise elle-même. En effet, George Lucas ayant vendu la marque Star Wars à Disney, il fallait désormais continuer l’épopée sans son créateur originel. Dans l’épisode 7, déjà réalisé par J. J. Abrams, ce dernier tuait littéralement le père, comme pour mieux se réapproprier sa création. Par ailleurs, de nouveaux personnages intrigants, ainsi que certaines audaces prometteuses dans l’épisode 8, laissaient augurer un dépoussiérage et une remise en question d’un univers qu’on croyait connaître par cœur.

Malheureusement, il n’en est rien. Pire, ce neuvième et dernier épisode constitue un total rétropédalage par rapport à tout ce qui avait été amorcé dans les deux précédents opus, notamment en convoquant l’antagoniste principal des six premiers films sans aucune cohérence avec le récit de la présente trilogie. A croire que soudain, J. J. Abrams a pris peur de ses propres innovations et a voulu rentrer dans le rang. Cette démarche est non seulement un manque de respect vis-à-vis de ce qui avait été construit pour légitimer cette nouvelle trilogie mais aussi un grand doigt d’honneur à George Lucas, annihilant les enjeux et la pertinence des six premiers films.

Extrêmement mal écrit, le scénario se résume en une succession d’invraisemblances décousues qui n’a d’autre but que de transporter des personnages d’un point à un autre de la galaxie. Les menaces se veulent démesurées mais c’est une absence totale de tension et d’émotion qui se dégage de cet alignement de scènes programmatiques et désincarnées. Embarrassé par tout ce vide, le réalisateur croit malin d’agiter sa caméra pour donner l’illusion d’un rythme frénétique. Il n’a pas compris que secouer ne va pas remplir. En conséquence, le travail pourtant appliqué des décorateurs, costumiers et responsables des effets spéciaux est impossible à contempler à travers cette caméra parkinsonienne. Bref, ce point d’orgue d’une saga qui se sera étalée pendant quarante-deux ans est raté sous toutes les coutures. L’Ascension de Skywalker entérine la chute de la franchise Star Wars, phagocytée par l’empire Disney qui a une obscure tendance à transformer tout ce qui entre dans son giron en parc d’attractions.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 3
Amandine Gachnang 12
Noé Maggetti 9
Alexandre Vouilloz 10