La Preuve scientifique de l'existence de Dieu

Affiche La Preuve scientifique de l'existence de Dieu
Réalisé par Frédéric Baillif
Pays de production Suisse
Année 2019
Durée
Genre Documentaire,, Comédie
Distributeur Aardvark Film Emporium
Acteurs Jean-Luc Bideau, Irène Jacob, Alain Simonin, André Béday, Michel Sermet
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 819

Critique

Faire renaître l’âme révolutionnaire d’anciens soixante-huitards et éveiller les consciences pour une mobilisation contre l’exportation suisse du matériel de guerre. Projet de film intéressant mais qui manque hélas de susciter l’enthousiasme du spectateur.

Loin des attentes engendrées par le titre, La Preuve scientifique de l’existence de Dieu n’est pas un documentaire religieux. Pas même un documentaire, mais un «docu-fiction» selon le réalisateur suisse, Fred Baillif - qui a obtenu de nombreux prix avec son premier long métrage Tapis rouge, sorti en 2015 (voir CF n. 724). Pour résumer, il s’agit d’un groupe d’anciens militants qui, dans les années 70, ont lutté pour que le service civil constitue une alternative au service militaire. Il y a quatre ans, une partie d’entre eux se retrouve et s’interroge sur les revendications qu’ils auraient aujourd’hui. Les protagonistes de cette histoire vraie, qui sont aussi les acteurs du film, décident alors de faire appel à un cinéaste externe au groupe, Fred Baillif, afin d’exprimer leur foi toujours vive en un monde meilleur.

De cette genèse, résulte une œuvre qui échoue à rendre palpable ce pari. En adoptant un ton comique, le film flirte souvent avec le ridicule, et tombe parfois dedans. C’est le cas notamment d’une séquence durant laquelle un militaire au fort accent suisse-allemand supplie une mère (Irène Jacob) d’excuser sa maladresse qui a conduit, lors d’un entraînement, à la mort du fils de cette dernière. Le potentiel dramatique de cette situation est alors balayé, sans réussir pourtant à susciter le rire.

Aussi louable que soit l’intention, et plaisante l’idée de représenter la vitalité d’une bande de vieux copains, à aucun moment l’enjeu de ce militantisme pacifiste n’est éprouvé. On assiste avant tout à des bagarres verbales de la part des deux colériques de l’équipe, qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le recours ou non à la violence pour la bonne cause. La preuve, encore une fois, que les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film.


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 8