Roads

Affiche Roads
Réalisé par Sebastian Schipper
Titre original Roads
Pays de production Allemagne, France
Année 2018
Durée
Musique The Notwist
Genre Drame
Distributeur Pathé Films
Acteurs Moritz Bleibtreu, Ben Chaplin, Stéphane Bak, Fionn Whitehead, Marie Burchard, Josué Ndofusu
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 817
Bande annonce (Allociné)

Critique

Le deuxième film du réalisateur allemand s’intéresse à l’amitié née entre deux jeunes garçons qui n’ont rien en commun, sinon leurs 18 ans. Et leur fuite qui les a fait se rencontrer.

Gyllen (Fionn Whitehead), britannique, est en panne de voiture sur la côte marocaine lorsqu’il est abordé par William (Stéphane Bak), congolais, qui lui propose son aide. Le premier a emprunté la caravane de son beau-père pour fuir sa famille en vacances au Maroc et rejoindre son père en France. Le second voyage clandestinement depuis le cœur de l’Afrique et espère retrouver son frère réfugié dans la région de Calais. Leur objectif est clair, beaucoup moins la façon de le réaliser; très vite les difficultés vont s’ajouter et les havres promis se révéleront trompeurs.

La confrontation entre celui qui a tout et celui qui n’a rien est classique. Sebastian Schipper n’en fait pas du neuf, d’autant moins que l’histoire est faible, basée sur un scénario un peu flottant. Le sujet du film est-il le drame familial de Gyllen ou celui de William? S’agit-il d’une plongée dans la migration? S’agit-il de la naissance d’une amitié?

C’est un peu de tout cela. Tandis que le Britannique découvre que d’autres personnes ne sont pas aussi gâtées que lui, le Congolais constate qu’il y a de la souffrance dans les pays riches aussi. Les clichés trouvent facilement leur place dans pareil contexte; le racisme ordinaire par exemple qui s’impose à la première occasion. Ou encore la différence de maturité entre ces deux garçons du même âge: dix ans de plus pour William. Quant aux dialogues, à part une ou deux jolies réflexions, ils ne sont pas à la hauteur de l’aventure vécue.

Le jeu sensible des deux compères fait de Roads un film attachant, mais il frustre le spectateur en laissant entrevoir ce qu’il aurait pu être si le réalisateur avait approfondi son sujet et s’était risqué à une mise en scène plus originale. Shipper avait bouclé son premier film en un seul plan-séquence! Victoria (2015) racontait l’errance d’une Espagnole à Berlin. Une errance, déjà, mais relatée avec plus de culot.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13