Nous finirons ensemble

Affiche Nous finirons ensemble
Réalisé par Guillaume Canet
Titre original Nous finirons ensemble
Pays de production France
Année 2018
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur Agora
Acteurs François Cluzet, Benoît Magimel, Pascale Arbillot, Marion Cotillard, Laurent Lafitte, Gilles Lellouche
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 811
Bande annonce (Allociné)

Critique

Pas facile d’appréhender les retrouvailles avec des personnages que l’on a tant aimés (en tout cas pour ceux qui s’étaient laissés séduire par Les Petits Mouchoirs). Guillaume Canet a pourtant tenté de nous raconter la suite de leur(s) histoire(s).

Le réalisateur l’a dit dans les rares interviews où il revient sur son film, la question qui l’a guidé au cours de la préparation de Nous finirons ensemble est la suivante: est-ce qu’avoir été amis pendant longtemps implique qu’on doive le rester toujours? Cette interrogation, la voilà thématisée dès le début du film, alors que la bande de potes veut faire une surprise à Max (François Cluzet) pour son anniversaire, en se pointant de manière impromptue dans sa maison du Cap Ferret, où ils ont tous vécus de si belles vacances année après année.

Pourtant, des disputes ont eu lieu, des éloignements aussi. Et Max de leur renvoyer brutalement à la figure leur abandon des trois dernières années et les paroles dures échangées lors de leur dernière rencontre. Malgré cette explosion censée laisser s’exprimer les frustrations et poser le début de la réconciliation et du récit, en tant que spectateur, on passera tout le reste du film à courir après les bribes d’informations qui permettraient de combler, au moins en partie, les huit ans écoulés entre les deux étés.

Bien sûr, quelques bribes nous sont offertes: Vincent (Benoît Magimel), qui vit maintenant pleinement son homosexualité, a eu de la peine à conserver l’affection de son fils, Marie (Marion Cotillard) s’est détournée de son œuvre humanitaire, en s’enfermant dans le cynisme et l’alcool, Max rencontre des problèmes d’argent et n’a toujours pas appris à se confier à ses proches. Mais cela représente des drames qui ne peuvent être comblés en deux scènes et quelques lignes de dialogues.

 D’autant que le film se présente comme une accumulation de sketchs, souvent inutiles à l’évolution des rapports entre les protagonistes. C’était déjà en partie le cas dans Les Petits Mouchoirs mais cela permettait une peinture impressionniste des débuts de vacances qui parvenait à convaincre. Cette fois, les séquences donnent juste l’impression de combler le vide de l’ensemble, en se concentrant notamment sur de nouvelles figures qui n’apportent rien de plus. La tension narrative s’en trouve diluée à l’excès; dès lors, les moments pensés pour être vraiment dramatiques tombent (littéralement) à l’eau.

Que reste-il de nos amours, comme dirait l’autre? Il reste quand même le plaisir de retrouver certains acteurs qui interprètent ces amis inséparables - Benoît Magimel, toujours, et Gilles Lellouche, le seul à se voir conférer un tout petit peu de complexité. Puis, il y a quelques petits gestes ou regards d’une tendresse infinie que Canet réussit à capter, comme les signes de sentiments naissant malgré tout ce qui les entoure. Ce n’est évidemment pas suffisant, ou alors juste pour réveiller notre frustration et nous donner l’impression que le réalisateur a passé plus de temps avec ses personnages et ses comédiens qu’il n’en a pris pour nous les rendre palpables, en dépit des 2 h 15 que dure le film.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 9