Petits Mouchoirs (Les)

Affiche Petits Mouchoirs (Les)
Réalisé par Guillaume Canet
Pays de production France
Année 2010
Durée
Genre Comédie dramatique
Distributeur inconnu
Acteurs François Cluzet, Benoît Magimel, Marion Cotillard, Jean Dujardin, Gilles Lellouche
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 623
Bande annonce (Allociné)

Critique

Une bande de copains part en vacances comme chaque année au Cap Ferret, en laissant l’un d’entre eux hospitalisé à Paris. Cette absence va bouleverser leurs habitudes et révéler les petits secrets et mensonges, cachés avec application et depuis trop longtemps sous leurs «petits mouchoirs».

Portés par d’excellents acteurs, ils sont huit à exhiber leurs tourments narcissiques devant la caméra d’un Guillaume Canet bouillonnant à plus d’un titre. En effet, il vit sa vie, ses amours, ses chagrins, ses rôles au cinéma comme acteur, scénariste, réalisateur à deux cents à l’heure, la tête et le cœur toujours en effervescence et débordant de projets généreux.

Après le succès de Ne le dis à personne (2006), il s’est énormément investi financièrement et affectivement pour tourner Les petits mouchoirs, largement autobiographique et qu’il considère comme «le film de sa vie». Peut-être est-ce justement le défaut majeur de cette œuvre: trop de tout, en excès et en surabondance. Trop de vulgarités, trop d’alcool, trop de sentiments exacerbés, de situations improbables, d’égocentrisme. Les valses-hésitations des personnages, leurs marivaudages délurés et désespérés provoquent chez le spectateur un sentiment de profond agacement, tant l’horizon semble s’arrêter au nombril de chacun. Reste ce constat amer: les petites lâchetés, les mensonges, l’indécision et la peur de s’engager sont le reflet d’une génération gâtée et en mal d’amour.

Si seulement cette logorrhée de sentiments et d’images pouvait servir d’exorcisme à Guillaume Canet pour qu’il réalise un prochain film à la fois mieux resserré et plus ouvert, qui tienne le cap!

Anne-Béatrice Schwab


Un regard complice

En avril dernier, une lectrice de Ciné-Feuilles a eu l’occasion de passer une journée avec Guillaume Canet et d’assister en sa compagnie à un moment du montage du film par Hervé de Luze; elle a été par la suite invitée par le réalisateur à l’avant-première genevoise du film. Nous vous proposons ici son point de vue:

«Un groupe d’amis part comme chaque été en vacances au bord de l’océan. Cependant, cette année, ils laissent à Paris Ludo, hospitalisé après un grave accident. Ce brutal événement les ébranle. Petit à petit, les secrets, angoisses et blessures de chacun vont être dévoilés, mettant les personnages en face de leurs mensonges et les forçant à s’interroger sur ce qui les lie et sur eux-mêmes. Et pourtant on continue à rire comme si de rien n’était. Comme ce bateau qui, pour avoir pris la mauvaise direction, s’enlise dans la vase, il faudra attendre une marée pour repartir.

Guillaume Canet a mis dans Les petits mouchoirs beaucoup de lui, ce qui en fait un film profondément vrai, humain, chaleureux. On est touché par ces grands enfants gâtés qui, à force de tourner le dos à leurs problèmes, s’éloignent les uns des autres alors qu’ils ont besoin, plus que tout, d’être ensemble pour ne pas s’effondrer. Chacun a sa place et est très justement interprété. Tous les acteurs sont excellents et rendent leurs personnages intensément vivants. Et si on rit, ce n’est que pour mieux pleurer. Ajoutons que les images du bord de mer sont magnifiques et que la musique s’intègre parfaitement au film.

Et quel bien ça fait de voir des hommes pleurer!»

Adèle Morerod

Anne-Béatrice Schwab