Mauvaises herbes

«Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes, il n’y a que de mauvais cultivateurs.» Cette citation de Victor Hugo vient en préambule de cette histoire attendrissante et bien narrée, qui met en évidence un thème important: l’éducation.

Waël (Kheiron) est un orphelin - un enfant des rues recueilli - qui vit de petits larcins, aidé par Monique (Catherine Deneuve), une femme à la retraite. Pris sur le fait lors d’une arnaque visant Victor (André Dussollier), ce dernier, sur insistance de Monique, propose à Waël d’assumer ses erreurs en encadrant des jeunes exclus du système scolaire. Waël, obligé d’accepter ce rôle, se voit ainsi confronté à six adolescents au passé difficile, en marge de la société. Cette rencontre explosive entre «mauvaises herbes» va permettre à chacun de récupérer ses repères…

Le cinéaste trouve le bon ton, en oscillant entre drame et humour. Le film est humain, drôle et truffé de bonnes intentions. L’expérience de Kheiron avec les jeunes s’inspire de sa propre histoire: en effet, le réalisateur a travaillé durant quatre ans en qualité d’éducateur dans un projet visant à permettre à des enfants de renouer avec l’école. Mauvaises Herbes s’inscrit dans la continuité de son premier film Nous trois ou rien (2015) dont une bonne partie de l’intrigue était consacrée au social et à la vie associative.

Le récit se déroule de manière non linéaire, avec des flash-back abordant une autre époque et un autre pays, mais dont on finit par comprendre la logique, donnant aux personnages une profondeur supplémentaire. Parmi les nombreuses comédies françaises, celle-ci sort du lot et offre un moment d’espoir et de tendresse bienvenu…