Un Peuple et son roi

Affiche Un Peuple et son roi
Réalisé par Pierre Schoeller
Titre original Un Peuple et son roi
Pays de production France
Année 2017
Durée
Musique Philippe Schoeller
Genre Drame, Historique
Distributeur Frenetic
Acteurs Noémie Lvovsky, Olivier Gourmet, Adèle Haenel, Gaspard Ulliel, Louis Garrel, Izïa Higelin
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 797
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un peuple et son roi fait assurément partie des films français les plus attendus de la rentrée.

Premièrement, de par l’ampleur et l’ambition du projet - une fresque historique sur la Révolution française en diptyque - Pierre Schoeller vise à s’imposer comme un auteur occupant une place vacante dans le paysage cinématographique français. Deuxièmement, l’enthousiasme suscité par L’Exercice de l’État (2011), dans lequel Schoeller analysait finement les arcanes du pouvoir politique, laissait présager de belles découvertes futures.

 Le titre du film dessine son enjeu: la constitution progressive des individus en peuple par le biais de leurs rapports au pouvoir politique. L’action se situe au lendemain de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et s’étend jusqu’à l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1973. Entre ces deux épisodes, le film dépeint la vie quotidienne du peuple ainsi que son incursion dans les débats à l’Assemblée nationale qui conduiront à la Convention nationale de 1792. Sur le plan des enjeux historiques, Schoeller parvient à se faire précis, à expliciter les stratégies rhétoriques mises en œuvre. La maîtrise de l’espace aidant, le cinéaste peut dès lors conduire sa mise en scène au seul service de la clarté de la parole. Ainsi, tous les moments relatifs aux débats menés à l’Assemblée nationale sont particulièrement réussis. Pour autant, le film ne convainc pas complètement, notamment de par sa représentation galvaudée du peuple. Le choix d’acteurs reconnus (Adèle Haenel, Izïa Higelin, Céline Sallette, Olivier Gourmet, Gaspard Ulliel) pour incarner ce dernier est problématique dans la mesure où celui-ci est hiérarchisé car, hormis ces quelques exceptions, les autres personnages apparaissent comme des figurants, principe qui entre en contradiction avec l’idée même d’un peuple uni, faisant corps ensemble. L’image de masse mise à mal, c’est le sentiment d’épopée et de lyrisme qui s’essouffle rapidement.

Si Un peuple et son roi n’est pas tout à fait à la hauteur des attentes, il faut saluer le courage de Pierre Schoeller dans cette tentative de fresque puisant ses sources dans les mythes de l’histoire nationale, ce que le cinéma français s’est toujours montré peu capable d’entreprendre. Et puisqu’il nous manque la moitié du tableau, jugeons-le sur pièce quand il aura atteint sa forme unifiée.


Appréciations

Nom Notes
12
Nadia Roch 9