Sangue del mio Sangue

Affiche Sangue del mio Sangue
Réalisé par Marco Bellocchio
Titre original Sangue del mio Sangue
Pays de production Italie, France, Suisse
Année 2015
Durée
Musique Carlo Crivelli
Genre Drame
Distributeur filmcoopi
Acteurs Roberto Herlitzka, Piergiorgio Bellocchio jr, Fausto Russo Alesi, Alba Rohrwacher, Lidiya Liberman
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 734
Bande annonce (Allociné)

Critique

Marco Bellocchio n’a jamais été adepte du néoréalisme. Son œuvre, à travers des films comme le Saut dans le vide  et dernièrement La Belle endormie, tourne autour des thèmes de la famille, de l’Histoire, de la politique, avec très souvent une bonne dose d’onirisme, plus proche de Fellini que de De Sica. Tourné à Bobbio, la ville natale du réalisateur, Sangue del mio Sangue est un film ambitieux, avec un casting impeccable, mais malheureusement trop hybride pour être réellement convaincant.

La première partie du film se déroule au Moyen-Age et, par la mise en scène et la musique, fait irrésistiblement penser à Pasolini. Elle raconte l’histoire d’un chevalier voulant venger la mémoire de son frère, un prêtre séduit par une jeune nonne aujourd’hui accusée de sorcellerie. Les moines dépeints dans le film font passer ceux du Nom de la Rose (Jean-Jacques Annaud, 1986) pour de joyeux lurons, alors qu’ils tentent de faire avouer à la nonne ses liens avec le Diable. Sans aucune violence excessive, faite de regards et de sous-entendus, cette première partie est très réussie et interpelle avec justesse.

C’est ensuite que cela se complique. Où le réalisateur veut-il en venir? On ne réussira pas à répondre à cette question. La seconde partie se passe à notre époque, dans le même couvent. Aujourd’hui à l’abandon, il n’est habité que par un vieil homme mystérieux qui ne sort que la nuit. Bellocchio nous suggère qu’il s’agit d’un vampire aux prises avec un oligarque russe qui veut racheter cette vieille bâtisse. Par certains dialogues religieux et politiques, le réalisateur tire des parallèles entre les deux époques, et nous dit que l’Histoire est un éternel recommencement. Malheureusement trop onirique par rapport au début, cette seconde partie désoriente plus qu’elle ne nous parle vraiment. Bénéficiant d’une mise en scène intelligente et d’une musique efficace (le chant DIES IRAE décliné selon les époques), le film est un exercice de style brillant et froid, prometteur et finalement obscur.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 13
Georges Blanc 13
Anne-Béatrice Schwab 15