Qui c’est les plus forts ?

Samantha (Alice Pol), au chômage depuis la fermeture de l’usine à poulets de la région de St-Etienne et pom-pom-girl de l’équipe de football locale, court après les petits jobs, téléphone rose, aide-jardinière, pour pouvoir garder avec elle sa jeune sœur qui, à la suite d’un grave accident de voiture, a des comportements de panique quand elle se retrouve au milieu d’une foule. Une assistante sociale s’obstine à vouloir placer l’adolescente traumatisée dans une famille d’accueil. Avec Céline (Audrey Lamy), sa colocataire et meilleure amie, Samantha imagine toutes sortes de solutions improbables pour s’en sortir, voire même accepter de porter un enfant pour un couple d’homosexuels. Elle est appuyée par la famille qu’elle s’est fabriquée pour surmonter les épreuves de la vie et sur laquelle elle peut vraiment compter.

Adaptation de Sunderland, pièce de théâtre de Clément Koch qui a cosigné le scénario, le film décrit une jeunesse laissée sur le carreau, sans débouchés, qui rue dans les brancards, se révolte et se débat pour s’en sortir par tous les moyens, pour être plus forte que tous ceux qui l’ont larguée. Le sujet, grave, traité avec vivacité, tonitruance et justesse, touche. Après un début un peu lent, on entre dans le vif du sujet et l’on est pris par l’émotion.

Charlotte de Turckheim a su aborder le thème délicat de la gestation pour autrui, du chômage des jeunes, du handicap psychologique avec pertinence et sans pathos, quasiment avec légèreté. Les acteurs sont tous excellents.