Comme un avion

Bruno Podalydès a choisi d’incarner et de filmer un personnage, Michel, la cinquantaine, qui, le temps d’une longue escapade solitaire en kayak, s’octroie une pause au fil de l’eau pour réfléchir au sens de sa vie, prendre le temps d’observer une libellule, se laisser imprégner par la beauté de la nature à laquelle il adresse des mercis en forme de prière. Passionné d’aérospatiale, Michel se rêve aviateur mais n’a jamais piloté. Il tombe un jour en arrêt devant les photos d’un kayak dont la coque  lui rappelle le fuselage d’un avion. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi-même et pagaie en secret sur son toit. Sa femme (Sandrine Kiberlain) le découvre et l’encourage à larguer les amarres. Ce qu’il fait. On le suit au fil de l’eau. Il s’arrête dans une guinguette au bord de la rivière où il fait la connaissance de la tenancière (Agnès Jaoui) d’une jeune serveuse ainsi que de leurs clients, des originaux qui peignent un radeau en bleu et carburent  à l’absinthe. Il sympathise avec tout ce petit monde marginal qu’il a de la peine à quitter.

Cette escapade au fil de l’eau est parfois poétique, quelquefois drôle mais le plus souvent ennuyeuse, tant le scénario est mince, le propos vague et le film peu abouti. Les comédiens, qui ont tous déjà travaillé avec Bruno Podalydès, ne suffisent pas à relever cette balade champêtre et à lui donner du piquant, à l’exception de Pierre Arditi qui incarne un vieux pêcheur irascible et déjanté.