Prenez des personnages de contes de fées : le petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Jack (et le haricot magique), Raiponce, et lâchez-les dans une forêt mystérieuse en compagnie d’un boulanger et de sa femme, qui désespèrent tous deux de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Ajoutez une sorcière aux doigts crochus et au visage sillonné de rides hideuses (Meryl Streep enlaidie à faire peur!) qui a jeté une malédiction sur ce pauvre couple et l'a sommé de lui ramener toute une liste de choses, soit une vache blanche comme celle qu’a Jack, un soulier d’or pareil à celui de Cendrillon, la cape du petit Chaperon Rouge, et des cheveux blonds comme ceux de Raiponce enfermée dans une tour. Alors la sorcière les délivrera du mauvais sort qu’elle leur a jeté et pourra, elle, se concocter une potion de jouvence avec tous ces ingrédients. Ajoutez encore un drôle de loup aux yeux ressemblant furieusement à ceux, charbonneux, de Johnny Depp, faites chanter tous ces personnages au fil de leurs pérégrinations et de leurs aventures, et vous aurez le dernière comédie musicale de Rob Marshall, le maître du genre, qui avait fait ses premiers pas avec Cabaret en compagnie de Sam Mendes, puis avait signé la mise en scène de Chicago.
Au final, Cendrillon et Raiponce trouvent leur prince charmant (soit dit en passant, de sacrés dragueurs), le Chaperon Rouge ressort du ventre du loup avec sa grand-mère, Jack détruit la plante géante qui mène au monde des géants et le couple de boulangers donne naissance à un bébé. Tout cela en chantant bien entendu, puisque le film est basé sur la comédie musicale originale de James Lapine et Stephen Sondheim, qui a reçu plusieurs Tony Awards. La magie n’opère pas vraiment et je doute que les enfants se laissent charmer par ce méli-mélo de contes de fées porté par une musique un peu envahissante par moments.