Terre battue

Jérôme (Olivier Gourmet), 45 ans, gérant d’un grand magasin, vient de se faire licencier. Il décide alors de monter, par tous les moyens, sa propre entreprise, et cela malgré les réticences de sa femme Laura(Valeria Bruni Tedeschi), que l’on sent un peu déprimée. Quant à son fils Ugo (Charles Mérienne), onze ans, il a la langue bien pendue et ne craint pas d’affronter son père : il veut devenir champion de tennis, rêve d’aller à Roland-Garros. Il le dit haut et fort, prêt à tout pour réussir.
Le premier long métrage de Stéphane Desmoutier (frère de lacomédienne) s’inspire d’un fait divers récent: un père, dont le filsétait bon joueur de tennis, avait mis, lors de matches décisifs, des somnifères dans les bouteilles d’eau de plusieurs de ses adversaires (l’affaire s’était très mal terminée). Partant de là, le cinéaste atenté de poser le problème de la réussite sociale et des moyens plus ou moins honnêtes qui sont parfois mis en œuvre pour y parvenir.
Essayé, mais pas pu… Terre battue ne fait que tourner autour du problème, à la recherche d’on ne sait trop quoi. Ce qui aurait pu être un film à résonance sociale ou psychologique (comment se reclasser professionnellement à 45 ans, comment organiser sa carrière et devenir champion de tennis dans une société qui ne supporte pas l’échec), n’est qu’une histoire longuette et prévisible. La mise en images est impersonnelle, la caméra se traîne, le récit est privé d’émotion et le spectateur reste étranger aux problèmes relationnels entre Jérôme et son fils. Olivier Gourmet, dans le rôle d’un personnage pas toujours très sympathique, parfois cynique, surjoue par moments, tentant – sans y parvenir -de sauver ce long métrage qui ne dépasse pas le niveau d’un petit téléfilm.