Le quatuor

Une grande et belle salle de concert, de nombreux spectateurs. Sous les applaudissements arrive sur scène un quatuor à cordes, visiblement très attendu. Alors que les musiciens se préparent à jouer l’Opus 131 de Beethoven,  leurs visages nous font pressentir que cette soirée n’est pas comme les autres. Le film, ensuite, reviendra dans le passé pour nous expliquer pourquoi ce concert est, en effet, tout-à-fait particulier.

Le Quatuor réunit tous les ingrédients pour passer un très bon moment. Une histoire simple et forte à la fois, des acteurs impeccables… et de la belle musique. Comme Schubert qui avait demandé à entendre l’Opus 131 sur son lit de mort, cette œuvre, ainsi que d’autres, accompagne parfaitement l’histoire racontée, accentuant les émotions des personnages, sans jamais devenir pesante ou pléonastique. Les quatre acteurs principaux sont remarquables, en particulier Christopher Walken, qu’on retrouve comme un vieil ami, et le toujours bluffant Philip Seymour Hoffman.

Les thèmes abordés par cette histoire (les sentiments confrontés à l’usure du temps, les amours clandestines, les désillusions, la maladie, l’espoir) ne sont pas nouveaux, loin de là. Mais le récit et l’interprétation sont d’une telle délicatesse qu’on s’y plonge très rapidement. Nous vibrons comme les cordes de leurs violons devant ces musiciens, amis et collègues de 30 ans, pour lesquels une page majeure est en train de se tourner.

Contenant plus de musique et de regards que de grandes tirades, ce film très réussi nous emmène dans une histoire simple mais très émouvante, où l’espoir se heurte à la réalité, sans jamais complètement disparaître.