Des gens qui s'embrassent

Affiche Des gens qui s'embrassent
Réalisé par Danièle Thompson
Pays de production France
Année 2012
Durée
Musique Stephen Warbeck
Genre Comédie dramatique
Distributeur pathefilms
Acteurs Eric Elmosnino, Kad Merad, Clara Ponsot, Lou de Laâge, Max Boublil
Age légal 8 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 678
Bande annonce (Allociné)

Critique

Danièle Thompson n’a jamais vraiment eu besoin de faire ses preuves. En tant que fille de Gérard Oury, elle a baigné dès son enfance dans un milieu de rêve et de paillettes. Ayant travaillé aux côtés de son père comme scénariste, elle a parfois su faire preuve de plus d’ambition, comme lorsqu’elle a écrit LA REINE MARGOT de Patrice Chéreau. Mais depuis quelques années elle s’est spécialisée dans la réalisation de comédies gentillettes sur la famille française, ses petits secrets et ses turpitudes. Des films co-écrits avec son fils. Ça n’a jamais volé très haut, mais avec DES GENS QUI S'EMBRASSENT, le sommet de la franchouillardise et de la beaufitude est atteint.

Tous les clichés sont présents. La famille en question est richissime, et la comédie de mœurs s’installe grâce au couple riche et superficiel, au beau-frère, juif pratiquant obsessionnel et triste, aux enfants qui se retrouvent à se voler leurs conjoints. La famille doit organiser le même jour un mariage et un enterrement; les frères se détestent. Et tout ça se déroule entre les beaux quartiers parisiens, le Maxim’s et Saint-Tropez. Comment se sentir concerné par les préoccupations superficielles de tous ces personnages, censées peut-être nous faire réfléchir sur les petits bonheurs des hasards de la vie? La plupart sont ridicules et inintéressants. Quand aux acteurs, Kad Merad en fait des tonnes, Monica Bellucci réussit à être encore plus mauvaise que d’habitude. Seul Eric Elmosnino réussit, de temps à temps, à apporter une touche d’émotion.

Comme si cela ne suffisait pas, la mise en scène est dégoulinante de mièvrerie. L’exemple ultime est atteint alors qu’une jeune fille est dans le TGV. Tandis qu’elle est partagée entre les larmes pour sa mère qui vient de mourir et son désir de se jeter sur le bel inconnu d’en face (qui, elle ne le sait pas encore,  est son futur beau-frère), le train passe sous un arc-en-ciel, accompagné d’une bande-son larmoyante. Quelle vulgarité!

Au moins Danièle Thompson a-t-elle eu la bonne idée cette fois de ne pas à nouveau nous imposer son fils, exécrable acteur, au casting, en essayant de nous faire croire qu’il est le jeune premier romantique du moment. Mais le résultat final est ahurissant: de l’émotion fabriquée, des situations poussives, de la vulgarité franchouillarde. Et des dialogues au diapason avec tout le reste: «Moi, quand je serai vieille, je veux l’Alzheimer. C’est génial!»

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 5
Georges Blanc 5
Anne-Béatrice Schwab 6
Daniel Grivel 5