Crazy Heart

Affiche Crazy Heart
Réalisé par Scott Cooper
Pays de production U.S.A.
Année 2009
Durée
Musique T-Bone Burnett, Stephen Bruton
Genre Drame, Romance, Musical
Distributeur Twentieth Century Fox France
Acteurs Jeff Bridges, Robert Duvall, Colin Farrell, Maggie Gyllenhaal, Anna Felix
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 610
Bande annonce (Allociné)

Critique

L’écran s’ouvre sur un vaste panoramique d’un paysage évoquant un western, avec un vieux pick-up («rouille métallisée», dit son propriétaire...) brinquebalant en direction d’un patelin improbable. En débarque, devant un bowling qui tiendra lieu de salle de concert, Bad Blake (Jeff Bridges), vieille gloire de country, 57 ans, marié quatre fois, cabossé par la vie, usé prématurément par l’alcool et le tabac. Deux événements surviennent, qui pourraient changer sa vie: à Santa Fe d’une part, il rencontre Jean Craddock (Maggie Gyllenhaal, oui, la sœur de Jake, actuellement dans BROTHERS - elle, on l’a vue dans DONNIE DARKO), pigiste pour un canard local, et s’attache à cette jeune mère divorcée; d’autre part, son imprésario (il en a encore un) lui décroche une première partie dans le spectacle de Tommy Sweet (Colin Farrell), son disciple devenu célèbre. «Bad» est-il trop mauvais pour se sortir de son ornière de perdant?

Pour l’essentiel, Scott Cooper avait réalisé jusqu’ici des séries télévisées. Dans son long métrage, il montre qu’il maîtrise aussi le plus grand format. Il prend son temps (peut-être un peu trop, car une demi-heure de moins n’aurait pas fait de mal) pour camper le personnage plutôt miteux que mythique de Blake et rendre le climat nonchalant du Sud profond des Etats-Unis. Jeff Bridges fait une belle composition, et les autres acteurs ne déparent pas. L’addiction du «héros» à l‘alcool et à la cigarette est présentée sans misérabilisme ni condescendance et, plus subtilement que dans LE DERNIER POUR LA ROUTE, le message en faveur du rétablissement est plus sobre, si l’on peut dire... On peut tout au plus regretter que l’alcoolisme apparaisse comme une tare propre à des has been, alors que cette maladie, comme les autres dépendances, ne connaît pas de frontières entre les âges, les sexes ni les classes sociales.

A noter que CRAZY HEART permet d’entendre Robert Duvall chantonner et offre, pour ceux qui aiment ce style, un bel éventail du répertoire country, grâce à un compositeur orfèvre en la matière, puisque c’est lui qui a signé la musique de O BROTHER, WHERE ART THOU? des frères Coen.

Daniel Grivel