Hôtel Woodstock

Affiche Hôtel Woodstock
Réalisé par Ang Lee
Pays de production U.S.A.
Année 2009
Durée
Musique Danny Elfman
Genre Comédie dramatique
Distributeur Universal Pictures International France
Acteurs Liev Schreiber, Imelda Staunton, Emile Hirsch, Demetri Martin, Jeffrey Dean Morgan
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 592
Bande annonce (Allociné)

Critique

Eté 1969. Elliot Tiber, apprenant que le village d’à côté du sien vient de refuser d’accueillir un festival de musique hippy, a l’idée de proposer sa propre commune aux organisateurs, d’autant plus qu’il préside la Chambre de commerce locale. Il n’imagine bien sûr pas que plus d’un million de gens déferleront sur le site de Woodstock en changeant irrémédiablement le cours des événements du monde comme de sa propre existence. Ang Lee ne s’intéresse pas aux concerts et relativement peu à l’arrière-fond socio-politique (guerre du Vietnam). Il présente, tout en restant à la lisière du festival, une sorte de comédie qui se déroule dans les coulisses de l’événement marquant les débuts de l’âge

d’or de la libération de toute contrainte, notamment sexuelle. Les parents d’Elliot se décoincent, lui-même pourra avouer son homosexualité, la drogue proposer ses faux-semblants, l’utopie pacifiste s’étendre, etc. En mêlant quelques images d’archives (Neil Armstrong posant le pied sur la lune par exemple) et quelques plans à la façon du documentaire de Michael Wadleigh sur le célèbre festival, le réalisateur permet aux nostalgiques de s’y retrouver et aux autres d’approcher un événement sans pareil.



Serge Molla





L’été 1969, le Festival de Woodstock, dans le nord de l’Etat de New York, réunissait plus de 500’000 jeunes pour un mégaconcert en plein champ. Quarante ans après, Ang Lee réalise un long métrage qui a pour toile de fond le formidable rassemblement hippy, dont il reconstitue l’ambiance psychédélique en s’inspirant du documentaire sur l’événement tourné en 1970 par Michael Wadleigh. Ne vous attendez pas à y entrevoir Janis Joplin, Joan Baez ou Jimi Hendrix, ni à entendre quelques-uns des succès de ce concert emblématique. La musique est en effet curieusement absente de la bande-son. Du concert à proprement parler, le jeune Elliot (Demetri Martin), décorateur d’intérieur à Greenwich Village retourné vivre dans le motel délabré de ses parents, ne verra rien, comme bien des participants au festival, plus occupés à s’éclater qu’à rallier la grande scène.

Ang Lee a délibérément choisi de raconter une petite histoire dans la grande et de s’attacher à celui par qui l’événement emblématique de la génération «peace and love» a pu finalement avoir lieu. Il nous révèle, à petites touches intimistes, comment Elliot le doux a réussi, au cours de trois jours de folie, à trouver sa voie, se libérer du joug de Sonia, sa sorcière de mère (interprétée par Imelda Staunton, incroyable dans ce rôle de Folcoche made in USA), accepter son homosexualité et vivre selon son cœur. Il s’inspire de la biographie d’Elliot Teichberg qui, apprenant qu’une bourgade voisine a refusé d’accueillir le festival de musique, se saisit de cette occasion pour dépanner les organisateurs et leur permettre d’accueillir leur concert dans les pâturages d’un voisin.

Arrive alors pendant trois jours un flot ininterrompu de hippies qui vont faire la fête dans un joyeux foutoir pendant trois jours. Ang Lee n’a pas su zapper des scènes trop convenues: des parents qui ont avalé un cake truffé de LSD et qui se déboutonnent enfin, une troupe de comédiens qui s’effeuillent allègrement devant des villageois ahuris, un trip à trois sous acide dans un van bordélique. On frôle la surdose d’images psychédéliques, filmées avec une caméra qui a parfois un peu trop la bougeotte et nous donne le mal de mer.



Nicole Métral

Ancien membre