Critique
Après un premier essai réussi (OSS 117: LE CAIRE NID D’ESPIONS), Michel Hazanavicius, qui s’est déjà fait les dents avec «Les Nuls», s’attaque à une autre (très libre) adaptation d’après Jean Bruce. Douze ans après ses tribulations égyptiennes, Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117 (Jean Dujardin), est chargé d’une mission au Brésil, sur fond d’anciens nazis recyclés en Amérique du Sud. Le monde a changé, 1968 est à l’horizon, les femmes s’émancipent, les hippies brandissent le pouvoir des fleurs et l’amour plutôt que la guerre - mais le «meilleur agent secret français», toujours aussi bête, n’y voit que du feu et de la paille de fer...
Amateurs de vraisemblable, de rationnel et de politiquement correct, passez votre chemin! Le mauvais goût est pleinement assumé, les propos racistes et machistes fleurissent au milieu du non-sens. Dans cet exercice de style sans prétention, les clins d’œil cinématographiques abondent (VERTIGO, L’HOMME DE RIO, James Bond, la tirade de Shylock dans «Le Marchand de Venise», on en passe). Les acteurs ont dû bien s’amuser dans une ambiance potache, malgré leur filmographie sérieuse pour certains (Vogler a notamment tourné avec Margarethe von Trotta, les frères Taviani, Wim Wenders, Istva Szabo). Ceux qui goûtent l’humour décalé passeront un bon moment.
Daniel Grivel
