Critique
D’Irak en Jordanie jusqu’à Dubaï, la mission ne laisse pas une minute d’arrêt à Roger Ferris (Leonardo DiCaprio), agent de la CIA au Moyen-Orient. Il est par ailleurs constamment en lien avec son supérieur Ed Hoffman (Russell Crowe) qui, s’il ne lui parle pas au téléphone, le surveille - plus qu’il ne veille sur lui - grâce aux images satellites qu’il reçoit en temps réel. Un nouveau chef terroriste a émergé et sème la mort via ses fidèles répartis dans plusieurs pays d’Europe qui subissent des attentats meurtriers. Il est donc impératif de remonter sa piste et de le neutraliser.
Mais comment s’y prendre quand le matériel hypersophistiqué du futur n’est guère utile face à un adversaire qui utilise celui du passé, au point de ne pas user de portables et de privilégier le contact direct à tout moyen susceptible de laisser des traces? Entre un Ferris, fin connaisseur du Moyen-Orient et même respectueux de ses traditions (sa romance avec une infirmière l’atteste), Hoffman et le chef des Forces spéciales jordaniennes peu désireux de se faire doubler, se tisse un jeu de mensonges à double tranchant. Aussi, lorsque le supérieur de la CIA dit à son épouse qu’il travaille à «sauver la civilisation», à quel degré faut-il entendre cette réplique et du coup considérer ce film aux images efficaces, mais somme toute assez creuses?
Serge Molla