My Name is Hallam Foe

Affiche My Name is Hallam Foe
Réalisé par David Mackenzie
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2007
Durée
Genre Drame
Distributeur Pretty Pictures
Acteurs Jamie Bell, Ciarán Hinds, Jamie Sives, Sophia Myles, Maurice Roëves
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 572
Bande annonce (Allociné)

Critique

Dès les premières images, le teen-ager Hallam Foe (Jamie Bell, vu dans BILLY ELLIOT) présente un comportement bizarre. Niché sur un arbre - son poste d’observation personnel -, il épie à la jumelle les ébats amoureux de sa sœur. Et ce n’est pas fini: leste comme un chat de gouttière, il grimpe sur les toits de la ville d’Edimbourg pour espionner le voisinage, surtout les femmes, sans trop se soucier de légalité ou d’éthique.

Peinture d’une réalité décalée, tableau social précis, les premières séquences démarrent bien. Mais dès l’instant où l’on comprend que Hallam souhaite qu’une jeune femme, Kate (Sophia Myles) - dont il est épris et qui ressemble étrangement à sa mère décédée peu auparavant dans des conditions assez troubles -, soit convaincue qu’il l’aime bien pour elle-même et non pas par référence à sa mère (vous suivez toujours?), la tonalité du film change assez radicalement. L’intrigue abandonne alors la chronique de mœurs pour une forme d’enquête psychanalytique complexe, pas toujours dénuée d’intérêt, mais qui perd de sa dynamique et parfois de sa vraisemblance. Sans compter que la nouvelle belle-mère de Hallam, qu’il considère non sans raison comme une usurpatrice, s’en vient brouiller les cartes. Au spectateur le soin de découvrir les clés - Hallam est passé maître dans l’art de crocheter les serrures! - de toutes les énigmes.

Le portrait du jeune homme rappelle celui de Joe, protagoniste d’un autre long métrage de Mackenzie, YOUNG ADAM (2003, CF n. 480): on retrouve un adolescent intelligent, solitaire et mélancolique, à la recherche d’un équilibre affectif. Adaptation d’un roman, le film s’en ressent: MY NAME IS HALLAM FOE s’engage parfois sur des pistes vite abandonnées, quitte des personnages secondaires dont on ne voit pas ce qu’ils viennent faire dans cette galère psy. L’histoire donne alors des signes d’essoufflement. Ce n’est pas l’écriture du film qui est en cause - les qualités formelles sont évidentes, la musique est originale -, mais bien la structure du récit, (ab)usant de digressions souvent inopportunes ou peinant à nous intéresser au cas (semi-pathologique pour le moins) d’un préadolescent perturbé.

Le chemin que devra suivre Hallam - oublier les traumatismes du passé, apprendre à vivre et à grandir - n’est pas encore terminé, mais une lueur d’espoir, en fin de compte, semble se profiler. Hallam est encore jeune…

Antoine Rochat